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Alors que le prix du poulet est à moins de 300 DA le kilo : radioscopie d’une filière en plein équilibrage

Après s’être longuement envolé en atteignant des seuils dépassant tout entendement , la filière avicole a été maitrisée et totalement régulée à telle enseigne que le prix du poulet a fini par connaître une chute libre au point où les bouchers et les marchands de volaille se sont retrouvés obligés à fixer le tarif du poulet à 300 DA/kg et parfois moins, au grand bonheur des pères et de plusieurs milliers de ménages aux revenus  faibles et moyens.

Ce constat est perceptible un peu partout dans l’ensemble des 26 communes et de 9 daïras composant le territoire de la capitale de l’ouest, Oran. Cette dégringolade du prix de la chair blanche risque de s’inscrire dans la durée ou tout au moins à court et moyen terme pour atteindre les plus bas niveaux.  Dans cette équation, deux facteurs et pas des moindres, sont à l’origine de cette baisse historique. Elles sont en relation directe avec la très forte production du poulet. Ce dernier est boudé ces jours-ci par les pères de familles qui ont l’esprit braqué vers les préparatifs et les achats de l’Aïd El Adha. Autrement dit, l’offre a, contre toute attente, dépassé la demande. De plus, cette offre est restée sans preneur en raison de la dernière hausse vertigineuse du prix. En d’autres termes, cette production surabondante a été quelque peu  frappée par une certaine distance observée par les consommateurs vis-à-vis du poulet, qui ont opté  pour la politique du «waiting», l’attente de la baisse  des tarifs en prenant en compte que le éleveurs finiraient pas revenir à la raison en  inondant le marché local. Cette chute brutale du tarif du poulet est également expliquée par les prouesses historiques réalisées cette années par le secteur agricole dans le cadre de la politique gouvernementale ayant mis l’accent sur la nécessité de la croissance de la production locale, et éviter, vaille que vaille, les importations en encourageant la production locale, le blé et ses dérives dont particulièrement l’aliment de volaille et de bétail. Cette stratégie décidée au plus haut niveau et appliquée au niveau local, notamment par l’Office national des aliments de Bétail, l’ONAB, a sérieusement révolutionné le secteur , notamment dans le volet lié à l’élevage et la production du poulet. «L’impact est très important à tel point que les aviculteurs ne risquent plus de se retrouver dans des situations embarrassantes pour expliquer les raisons ayant motivé les hausses d’antan», a-t-on expliqué. «Il en est pratiquement de même pour les bouchers qui sont dans l’obligation d’afficher le poulet à des prix raisonnables sans pour autant observer la politique de la fuite en avant en imputant la responsabilité de la hausse aux éleveurs», a-t-on fait savoir encore. Telle une traînée de poudre, cette bonne nouvelle  a vite fait de se répandre dans toute la contrée et les consommateurs ont vite fait de retrouver leur joie en acquérant le poulet dont le prix a connu les plus hauts plafonds depuis le mois sacré de Ramadhan. L’office étatique chargé de la production des aliments de bétail a tranché cette problématique en annonçant  la baisse des tarifs  des aliments. «Cette mesure est applicable dans toutes les unités rattachées au Groupe public agro-logistique,  AGROLOG», a-t-on fait savoir. En effet, l’aliment de volaille est fixé au prix ne dépassant pas les seuils de 4.650 dinars le quintal. Nombreux sont les aviculteurs qui ont salué cette mesure mettant fin à la disette, et stoppant par conséquent  la hausse des prix tout en mettant à plat le phénomène du stockage destiné à la spéculation. Ce phénomène est d’autant plus sévèrement réprimé que le stockage des produits de première nécessité est tout aussi régi et réglementé par d’importants moyens juridiques. La situation qui a échappé, des années au contrôle, a fini par être rattrapée. Le marché en question continue à faire l’objet de régulation et de rationalisation en prenant en compte un certain nombre de critères mis en place pour la  préservation du pouvoir d’achat.

Yacine Redjami

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