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Amar Bendjama dénonce à l’Onu le génocide en Palestine : « L’injustice ne doit pas devenir la nouvelle norme »

« Que diront les générations futures ? Où étiez-vous quand Ghaza mourait de faim ? Quand des enfants mouraient en cherchant du pain ? Quand un peuple entier a été écrasé au nom de la sécurité ? » Sans commentaire.

L’ambassadeur permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a livré, ce mardi à New York, un message très fort lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies dédié à la situation au Moyen-Orient et la question palestinienne. Dans son discours, il a dénoncé l’insuffisance criarde de l’aide humanitaire apportée jusqu’à présent aux populations ghazaouis devant l’ampleur des besoins. Cet état de fait n’est pas du à la rareté de l’aide, mais aux entraves posées par l’entité sioniste. «Ce qui est entré à Ghaza en termes d’aide ne représente qu’une goutte d’eau dans un océan de besoins ». Le diplomate algérien a appelé l’entité sioniste à ouvrir « tous les points de passage, toutes les routes et toutes les artères de vie » afin de permettre un accès plus large et efficace à l’aide humanitaire. Son intervention a aussi été l’occasion de dénoncer le refus de l’occupant israélien de reconnaître la gravité de la famine qui sévit dans la bande de Ghaza. Pour Bendjama c’est ce même occupant «qui a coupé la nourriture, l’eau, l’électricité et les médicaments ». Il a rappelé que, le concept juste et vérifiable de «génocide par la famine » a été établi dès le 29 juillet derniers par les experts des Nations unies. Ces experts avaient accusé les responsables israéliens de commettre des crimes au regard du Statut de Rome.
Évoquant la dégradation continue de la situation, Amar Bendjama a pointé du doigt les largages aériens. A ce propos, il a souligné que « ce n’est pas depuis le ciel qu’on nourrit un peuple quand la terre est fermée sous ses pieds ». Pour le diplomate algérien, les mesures aériennes, aussi vitales soient-elles, ne suffisent pas à répondre aux besoins fondamentaux de la population. Cette manière détournée de laver une conscience salie, n’absout pas l’entité sioniste de son crime juridiquement caractérisé en empêchant l’accès à l’aide humanitaire. Il rappellera que cet accès est un «engagement juridique au titre des Conventions de Genève », et non d’une simple faveur.
Renouvelant la position de principe de l’Algérie, Amar Bendjama a affirmé que « l’Algérie ne reste pas les bras croisés face à la souffrance humaine (…) l’appel de l’humanité n’est pas un choix, mais un devoir sacré », a-t-il asséné. «Chaque être humain, quelle que soit sa couleur, sa croyance ou sa nationalité, mérite de vivre avec dignité », a encore affirmé le représentant de l’Algérie à l’Onu, tout en dénonçant clairement les « standards à géométrie variable ». Une posture occidentale qui ne peut, en aucun cas, occulter la tragédie que vit le peuple palestinien. Et M.Bendjama de réitérer : « ce que nous demandons pour le peuple palestinien, nous le demandons pour tous les peuples ». La position de l’Algérie s’inspire directement de l’universalité des droits humains.
Le diplomate algérien ne s’est pas contenté de mots qu’il a appuyés par des images terribles d’enfants palestiniens morts de faim à Ghaza, victimes du siège imposé par les forces d’occupation. Il a déclaré que « ce que le monde voit aujourd’hui n’est pas un hasard, c’est méthodique, c’est un génocide ». Il a aussi condamné les voix qui, malgré les témoignages accablants des humanitaires sur le terrain, persistent à nier l’évidence, tentant ainsi de masquer l’ampleur de la tragédie.
S’adressant à la communauté internationale, Amar Bendjama a posé une question directe à ses pairs, représentant justement de cette communauté internationale : « Que diront les générations futures ? Où étiez-vous quand Ghaza mourait de faim ? Quand des enfants mouraient en cherchant du pain ? Quand un peuple entier a été écrasé au nom de la sécurité ? » Sans commentaire. « L’injustice ne doit pas devenir la nouvelle norme », a-gt-il lancé, en renouvelant l’appel urgent à la communauté internationale pour un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ». L’enjeu n’est pas anodin, il s’agit de « sauver des vies, sauver l’espoir et sauver les rêves qui n’ont pas encore été rêvés ».

Yahia Bourit

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