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Amendement de la loi 14/04 du règlement de change : de nouvelles perspectives à l’exportation en vue

Le vice-président de l’association national des exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri, a salué hier l’annonce par la Banque d’Algérie de la mise en place d’un Comité de réflexion à l’objet d’amender le règlement de change 14/04.

Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a indiqué que l’amendement de ce règlement en vigueur depuis 2004 devrait ouvrir de nouvelles perspectives à l’export. Il a précisé que l’amendement de tous les articles, dont les articles 02 et 03 notamment, mettaient sur le même pied d’égalité l’investissement et les bureaux de représentation des entreprises à l’étranger. Ali Bey Nasri a estimé que les exportations pourraient ainsi atteindre 29 milliards de dollars à l’horizon 2030 et ce grâce aux nouvelles dispositions.

Soulignant l’importance de lever «cette confusion entre le bureau de représentation et l’investissement», il a indiqué que celle-ci est née du fait des représentations à l’étranger des compagnies Air Algérie et CNAN, qui avaient un caractère commercial. «C’est ce qui est anormal, voire un peu exagéré, car partout dans le monde, un bureau de liaison n’a pas un caractère commercial», a-t-il appuyé. Il a expliqué que le bureau de représentation est un premier pas avant l’investissement. «C’est à travers lui qu’on y va, quelque part, on observe, on recrute un personnel dédié à la prospection des marchés et ce n’est qu’en arrivant à maturité qu’on se lancera ensuite dans l’investissement», a-t-il précisé. Enchaînant dans le même sillage, le vice-président de l’ANEXAL a affirmé que «l’investissement occasionne des transferts importants de devises, mais un bureau de représentation (ou un bureau de liaison) n’a pas un caractère commercial et donc il faut absolument le séparer de l’investissement».

Ali Bey Nasri a proposé, par ailleurs, une série de mesures pour booster l’investissement dont la mise à la disposition de l’exportateur de 20% de la valeur totale des exportations pour les utiliser dans le cadre de la promotion de ses activités d’investissement. «Il est clair que l’investissement à l’étranger est devenu impératif si nous voulons développer nos exportations, notamment vers l’Afrique, où on a besoin de construire un réseau commercial, à l’instar des autres pays, comme la Chine», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «ce sont les entreprises qui sont en mesure de le faire parce qu’elles maîtrisent la création de réseaux pour vendre leurs produits et maîtriser le service après-vente».

Pour ce qui est du volet relatif à l’accompagnement des investisseurs et exportateurs par les banques, Ali Bey Nasri a affiché son optimisme quant aux résultats de la consultation autour de la Banque d’Algérie pour la révision de la réglementation en vigueur avec les organisations patronales. Il a indiqué dans ce cadre que l’application des orientations du président de la République ont occasionné la création de deux banques à l’étranger, à savoir Algeria Bank au Sénégal (ABS) et Union Bank en Mauritanie (UBM). Faisant état d’orientations d’aller au Cameroun et vers la Côte d’Ivoire pour l’ouverture d’autres établissements bancaires, l’invité de la Radio nationale a affirmé que «ces banques sont tout à fait prêtes à accueillir les entreprises algériennes», assure l’expert.

«Cependant il ne faut pas s’attendre à ce qu’ABS ou l’UBM couvrent les activités des opérateurs économiques, c’est plutôt ces derniers qui vont y ouvrir des comptes et générer des chiffres d’affaires domiciliés au niveau de ces banques», a-t-il fait remarquer.

Ali Bey Nasri a affirmé enfin que «la remise à niveau du règlement 14/04 est nécessaire pour cadrer le rôle de chacun, Etat, banques et des opérateurs économiques, sachant que l’investissement en Afrique n’est pas facile, où il y a une sérieuse concurrence, sans oublier que l’assiette des produits destinés à l’exportation est très limitée».

Mohand S

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