Après «une allusion» sur le sahara occidental : l’île-Saint-Denis (France) ferme le stand du Maroc dans l’espace culturel Station Afrique
Le maire de l’île-Saint-Denis a annoncé la fermeture du stand du Maroc dans Station Afrique, un lieu de célébration durant les Jeux Olympiques et Paralympiques, après qu’une chanteuse marocaine ait tenu des propos «politiques» liés au Sahara occidental, «contrevenant ainsi aux règles de neutralité fixées dans la convention signée par tous les pays».
«Depuis le 20 juillet 2024, de nombreux pays y sont représentés, proposant tous les jours des activités et des concerts. La ville de L’île-Saint-Denis a ainsi réussi à réunir l’ensemble des pays sur un principe de neutralité, de respect réciproque et d’interdiction totale de positionnement sur la politique internationale pouvant heurter les participants de ce beau projet collectif», indique la ville de l’île-Saint-Denis dans un communiqué publié samedi.
*C’est par conséquent et avec grand regret que la ville de L’île-Saint-Denis a dû hier matin (vendredi) signifier à la représentante du Maroc, la fin de la convention d’occupation qui liait notre ville à l’ambassade du Maroc dans le cadre de Station Afrique (située à L’île-Saint-Denis) *, a ajouté la même source. Et de préciser: «Les engagements de neutralité, l’esprit d’unité et de concorde pour lesquels l’ensemble des participants ont mis tant d’efforts ces derniers mois afin de faire de Station Afrique une réussite que nous constatons chaque jour, ont été gravement remis en question jeudi soir dernier, lors de la soirée en l’honneur du Maroc. La chanteuse Saida Charaf a ainsi, à deux reprises, annoncé devant le public que le Sahara occidental est marocain, merci président Macron», en référence au soutien apporté récemment par Paris au prétendu «plan d’autonomie» marocain pour le Sahara occidental.
«Ces interventions politiques contreviennent ainsi aux règles de neutralité fixées dans la convention signée par tous les pays, alors même que plusieurs réunions préparatoires avaient été réalisées en amont avec les représentants du Royaume du Maroc pour demander qu’aucune allusion sur la situation ne soit faite par les intervenants et artistes de la soirée pour garantir la meilleure entente entre les peuples, ce dont ils avaient totalement convenu», a tenu à souligner également la ville française, dans son communiqué. «Le maire de L’île-Saint-Denis a dû personnellement intervenir pendant le concert de l’artiste marocaine pour rappeler l’esprit de neutralité, d’unité et de fraternité de Station Afrique. Il a alors été hué par une partie du public qui scandait le Sahara (occidental) est marocain».
«À aucun moment les représentants officiels du Maroc présents ne sont intervenus, ni pendant ni après le concert, pour affirmer que ce n’était pas le lieu, s’excuser de la situation et réaffirmer les engagements pris», s’est indignée la ville. «Par la suite, aucune excuse du consulat ou de l’ambassade n’a été formulée auprès de la mairie dans les 36 h qui ont suivi l’événement», a-t-elle déploré. «Pour garantir la bonne entente entre les peuples et la réussite du projet, l’engagement de la ville de L’île-Saint-Denis s’est traduit à travers une convention avec chaque pays. Ainsi, quiconque vient rompre la neutralité pendant Station Afrique s’en exclut de fait», a-t-elle tenu à préciser.
Et d’ajouter dans ce contexte: «Nous regrettons très sincèrement cette situation mais nous y sommes contraints pour garantir l’égalité et l’équité entre les participants et veiller à la meilleure entente entre les pays pour la suite de Station Afrique». «En conclusion, la ville de L’île-Saint-Denis refuse de se positionner de quelque façon que ce soit dans un débat politique international. Il ne s’agit ici que de veiller à la bonne harmonie entre les peuples durant Station Afrique», a conclu la ville dans son communiqué.
Pour rappel, la classe politique française s’est indignée du soutien apporté par la France au prétendu «plan d’autonomie» marocain pour le Sahara occidental, qualifiant cette décision de «grave», de «trahison» ou encore d’«erreur historique». L’Algérie avait aussi exprimé sa «profonde désapprobation» de la décision «inattendue, inopportune et contre-productive» de la France d’apporter son soutien au prétendu «plan d’autonomie» marocain pour le Sahara occidental et décidé de retirer son ambassadeur auprès de la République française, en raison de sa position abominable.