
Assemblées générales de la Banque mondiale et du FMI : une délégation de la Banque d’Algérie à Washington
La BM, le FMI et les responsables financiers de nombreux pays présents à Washington voudront s’intéresser de plus prêt au modèle algérien qui ne lésine pas sur les dépenses sociales et réussit des performances économiques remarquables.
Une délégation de la Banque d’Algérie, conduite par son gouverneur, participe à partir d’aujourd’hui aux réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent à Washington. Cette participation intervient quelques jours après la publication des rapports des deux gendarmes financiers de la planète qui dessinent une trajectoire de croissance positive pour l’économie algérienne.
Selon le FMI, l’Algérie bénéficie d’une reprise soutenue par un cadre macroéconomique plus stable, conséquence d’investissements publics, soutenus par des réformes structurelles. Concrètement, les projections du FMI pour 2025 situent la croissance autour d’un niveau modéré, juste en dessous de 4%, avec une dynamique qui repose davantage sur les activités non pétrolières que par le passé, mais qui n’évacue pas complètement la volatilité des prix du pétrole et du gaz. Du côté de la Banque mondiale, les économistes soulignent une “reconquête” progressive de la diversification, à travers une croissance hors hydrocarbures qui gagne en poids, gains de productivité dans les secteurs agricole, industriel et logistique, et une ouverture accrue des marchés. Si les chiffres exacts varient selon les publications, l’idée dominante est claire, à savoir que la croissance hors hydrocarbures a pris une importance croissante et peut, à moyen terme, soutenir une économie plus résiliente face aux chocs externes.
Sur le terrain, les analystes pointent plusieurs signaux positifs qui donnent de l’espoir pour 2025 et au-delà. La numérisation des infrastructures et la simplification des cadres d’investissement figurent parmi les axes soulignés par la BM comme leviers de productivité et de compétitivité. Il reste que l’environnement économique mondial demeure marqué par des tensions commerciales et des incertitudes géopolitiques. Les deux institutions rappellent que les dérives des marchés énergétiques et les fluctuations des prix des matières premières peuvent rapidement influencer les trajectoires nationales.
Concernant les Assemblée générales, il y a lieu de souligner que les dirigeants et ministres présents à Washington discuteront aussi des mécanismes de réforme économique et des approches pour soutenir l’emploi et la création d’opportunités, en particulier dans les zones et secteurs qui restent tributaires des aléas pétroliers. Les échanges devraient s’accompagner de séminaires et de rencontres techniques entre responsables publics, représentants d’institutions financières et acteurs privés, avec la publication, mardi prochain, du rapport annuel sur les perspectives économiques mondiales du FMI.
En d’autres termes, ces réunions placent l’Algérie dans une posture favorable mais exigeante. Une croissance qui, selon les estimations les plus consultées, se situe autour de 3,8 % à 4 % pour 2025, et une contribution croissante du secteur non hydrocarbure. Pour transformer ces signaux en une dynamique durable, les institutions financières mondiales insistent sur la poursuite des réformes de gouvernance, du marché du travail et des investissements, ainsi que sur une consolidation des mécanismes de transparence et de gestion budgétaire. Si ces orientations sont suivies, l’Algérie pourrait non seulement stabiliser sa croissance mais aussi renforcer sa résilience face à un contexte international volatile.
La délégation algérienne aura certainement beaucoup à faire, mais il est certain que pour cette année, la BM, le FMI et les responsables financiers de nombreux pays présents à Washington voudront s’intéresser de plus prêt au modèle algérien qui ne lésine pas sur les dépenses sociales et réussit des performances économiques remarquables.
Yahia Bourit