Les agriculteurs et les éleveurs doivent être accompagnés dans leur activité afin de mettre en œuvre la feuille de route sectorielle 2020-2024 tracée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Un appel dans ce sens a été adressé, jeudi dernier, par le ministre d’Agriculture et du Développement Rural, Abdelhamid Hemdani, aux responsables des chambres d’agriculture de wilayas pour assumer leurs responsabilités et faciliter les missions des professionnels du secteur agricole.
Lors d’une réunion, tenue jeudi dernier, au siège de son ministère, M. Hemdani a exhorté les secrétaires généraux des chambres d’agriculture de toutes les wilayas à assumer pleinement leur rôle en tant qu’accompagnateurs effectifs des agriculteurs et des éleveurs afin de concrétiser la feuille de route sectorielle 2020-2024 tracée par son département. «Assumez votre responsabilité, sortez sur le terrain auprès des agriculteurs et des éleveurs et faites votre travail de sensibilisation et d’aide aux gens de la profession», a lancé le ministre lors de cette réunion organisée dans le cadre des préparatifs de la rentrée sociale qui coïncide avec le lancement de la campagne labours-semailles pour la filière céréalière et d’autres cultures telles les produits agricoles industriels.
Pour M. Hemdani, les responsables de chambre d’agriculture doivent sortir sur le terrain et ne pas rester toujours «cloîtrés dans leur bureau». «Hormis les foires et les journées d’études occasionnelles, vous êtes quasiment inexistants sur le terrain», a-t-il encore dénoncé, en faisant constater que les professionnels de la filière sont livrés à eux même sans encadrement de la part de ces cadres, surtout en ces tempes difficiles (marqués par la Covid-19 et le stress hydrique).
M. Hemdani, au cours de la même réunion, a donné des instructions pour mettre fin aux vieilles pratiques bureaucratiques et d’être plus opérationnels sur le terrain notamment à travers les actions de sensibilisation et d’accompagnement des acteurs de la profession mais également à travers les journées de formation sur l’itinéraire technique agricoles et les mesures phytosanitaires pour améliorer la production en quantité et en quantité.
Il a affirmé, dans le même sillage, que, «les résultats sont loin d’être reluisants par rapport aux potentialités existantes», en ce qui concerne l’état d’avancement de la mise en œuvre de la feuille de route.
Il a indiqué qu’il y a une stagnation dans la concrétisation de la feuille de route. «Les indicateurs pour les meilleurs des cas sont stationnaires», a-t-il regretté, en prévenant qu’il y avait même des métiers que son secteur est en train de perdre faute d’accompagnement et de valorisation.
Pour remédier à cette situation, le ministre a appelé les responsables de son secteur à rattraper le retard dans la réalisation des projets. «Les acteurs du secteur peuvent et doivent rattraper le retard enregistré dans la mise en œuvre des différents programmes de la feuille de route du secteur, notamment en ce qui concerne les filières à caractère prioritaire», a-t-il affirmé.
Il convient de signaler que la réunion de jeudi dernier a été consacrée à la mobilisation des chambres d’agriculture autour de la mise en œuvre des différents programmes de développement inscrits dans la feuille de route sectorielle à travers l’intensification de la vulgarisation et de la diffusion de l’information au profit des agriculteurs, des éleveurs et des investisseurs ainsi que la formation des professionnels dans les nouvelles techniques permettant l’amélioration de production et la productivité. Dans le but d’encourager les professionnels du secteur ainsi que les opérateurs économiques et lever les contraintes auxquels ils font face, le ministère de l’Agriculture avait déjà initié plusieurs dispositifs incitatifs, des textes réglementaires et des instructions ministérielles. Il s’agit notamment de la révision du texte régissant la création des coopératives agricoles, la révision de la convention-cadre avec la BADR et son élargissement à toutes les filières autre que la céréaliculture, l’autorisation d’importation du matériel rénové, la nouvelle carte agricole, les dispositifs incitatifs dans les différentes filières notamment celles dites stratégiques, le décret sur la création des bureaux d’études, la création de l’ODAS et la généralisation de la numérisation pour lutter contre la bureaucratie.
À rappeler enfin que parmi leurs missions, les chambres d’agriculture ont pour rôle de vulgariser aussi les objectifs de la feuille de route, dont l’augmentation de la production et la réduction des importations, en mobilisant tous les acteurs concernés.
Samir Hamiche