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Crimes de colonisation en Afrique : les Africains réclament des comptes aux anciennes puissances coloniales

Pour l’Afrique, il ne s’agit pas seulement de mémoire et de reconnaissance, mais aussi d’exiger des comptes à l’Europe afin de prévenir toute réédition de la colonisation sous n’importe quelle forme.

La Déclaration d’Alger, rendue publique à l’issue des travaux de la Conférence internationale sur les crimes coloniaux en Afrique, appelle à la proclamation de la journée du 30 novembre « Journée africaine d’hommage aux martyrs et victimes de la traite transatlantique, de la colonisation et de l’apartheid », sur la base d’une proposition faite par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Les participants à la conférence organisée à Alger, dimanche et lundi, affirment s’appuyer sur la proposition du président de la République, « visant à instituer une Journée africaine d’hommage aux martyrs et victimes de la traite transatlantique, de la colonisation et de l’apartheid », en suggérant « le 30 novembre, jour d’ouverture de la Conférence d’Alger, comme date de cette commémoration ». Ils tiennent à exprimer leur « profonde gratitude » au président de la République, pour son initiative relative à l’organisation de la conférence d’Alger, tout en « remerciant chaleureusement le gouvernement et le peuple algériens pour l’accueil fraternel et les moyens déployés pour la pleine réussite de cet événement majeur ».
« La Déclaration d’Alger est une étape essentielle vers la reconnaissance des crimes du colonialisme et constitue un moyen pratique pour doter l’Afrique d’instruments durables de mémoire, de vérité, de justice et de réparation pour un avenir juste, prospère et digne aux générations futures », note le texte. Lors du sommet de l’Union africaine tenu en février dernier à Addis-Abeba, le Président Tebboune, avait proposé la consécration d’une journée en hommage aux victimes de la colonisation et de l’apartheid.
La Déclaration d’Alger sera soumise à la 39ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA en février 2026 pour approbation en tant que « première étape continentale vers la criminalisation du colonialisme dans toutes ses formes et la poursuite d’une justice réparatrice », précisent les signataires du document.
La Conférence internationale sur les crimes coloniaux en Afrique, événement d’envergure continentale, fait suite à la décision du sommet de l’Union africaine (UA), adoptée en février 2025, qui a endossé l’initiative du président de la République, d’organiser en Algérie une conférence dédiée à la célébration et à la mise en œuvre du thème de l’année 2025 : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».
Pour l’Afrique, il ne s’agit pas seulement de mémoire et de reconnaissance, mais aussi d’exiger des comptes à l’Europe afin de prévenir toute réédition de la colonisation sous n’importe quelle forme. Cette exigence de reddition de compte, clairement articulée dans le cadre de ces démarches, vise à garantir que les engagements pris se traduisent par des mesures concrètes, compatibles avec la souveraineté, la dignité et le développement des peuples africains. En ce sens, « demander des comptes aux anciennes puissances coloniales» est présenté comme une étape indispensable pour consolider la justice post-coloniale et éviter que les crimes du passé ne se reproduisent sous des formes nouvelles.

Anissa Mesdouf

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