La lutte contre l’émigration clandestine, réclame désormais plus de vigilance et surtout plus d’imagination de la part des autorités locales et des services de sécurité pour contrecarrer les plans diaboliques des réseaux de passeurs qui pullulent un peu partout sur le territoire national et principalement dans la zone balnéaire d’Aïn El Türck.
Les moyens de lutte actuellement déployés par les services concernés se sont avérés dans beaucoup de cas efficients pour déjouer les tentatives d’émigration clandestines vers les rives espagnoles, puisque nombre de réseaux ont été neutralisés et des dizaines de « harragas » interpellés pour ne pas dire sauvés d’une mort certaine. Mais la bataille s’annonce usante. Le durcissement des dispositifs de lutte demeure l’alternative obligatoire pour escamoter les velléités grandissantes des réseaux de passeurs anciens et nouveaux, pour qui, le beau temps et la mer calme, sont synonymes d’argent facile, même si cela se fait au détriment de centaines d’âmes innocentes et de familles endeuillées à jamais. A priori, la décision prise localement de bétonner un accès vers la mer à la plage « Les Dunes » de Cap Falcon dans la commune d’Aïn El Türck, devrait s’inscrire dans la logique de durcissement des mécanismes de lutte contre l’émigration clandestine. En fait, selon les explications reçues sur les lieux, des parapets en béton hauts de deux mètres vont cercler l’accès qui mène vers la plage pour n’en laisser qu’une ouverture et ce, dans le but de bloquer le passage aux commanditaires des opérations d’émigration clandestine qui l’empruntaient pour emmener les équipements de mer nécessaires aux traversées. Faisant abstraction de l’aspect inesthétique que produirait la pause de ces parapets géants, l’idée ne saurait être farfelue si elle réglait en grande partie la question de fond, à savoir l’activité des réseaux de passeurs et leur prolifération.
Long de plusieurs kilomètres, le littoral Ouest, est une véritable passoire qui attise la convoitise des associations de malfaiteurs spécialisées dans les traversées clandestines vers l’étranger. De ce fait, ériger des parapets dissuasifs, est une solution partielle, mais peut s’affirmer inefficace voir inutile avec le temps, si les têtes pensantes et les vrais commanditaires qui se terrent quelque part dans la contrée, ne sont pas neutralisés.
Cap Falcon, la station balnéaire dont la renommée a dépassé les frontières, continuera à constituer la plaque tournante dans l’organisation des opérations de traversées clandestines, tant que ne seront pas débusqués les planificateurs. Rappelons que plusieurs opérations « coup de poings » ainsi que des perquisitions avaient été effectuées par les services de sécurité de la daïra d’Aïn El Türck et s’étaient soldées par la neutralisation de nombre d’individus douteux. Aussi, face à l’ampleur du drame national vécu ces derniers temps, l’intensification par l’Etat de la lutte contre les réseaux maffieux se poursuit à un rythme soutenu.
Karim Bennacef