Bouisseville (Oran) : des locaux commerciaux livrés au vandalisme et à l’oubli
Plus de huit années après leur réalisation, les 120 locaux commerciaux implantés à Bouisseville (Aïn El Turck) ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
Entièrement dépouillés de leur garniture, ils offrent aujourd’hui un spectacle de désolation : plomberie arrachée, vitrages brisés, boiseries démontées, stores disparus.
Rien ou presque n’a résisté au temps et surtout aux actes de vandalisme.
Destinés initialement aux jeunes chômeurs dans le cadre d’un programme présidentiel censé encourager l’emploi et l’initiative locale, ces locaux n’ont pourtant jamais été exploités.
À l’instar d’autres infrastructures similaires situées à Cap Falcon et au quartier Boukouiran, ils ont sombré dans un abandon total pour des raisons qui demeurent, à ce jour, obscures.
Les bénéficiaires désignés n’ont jamais pu en prendre possession afin de lancer les activités commerciales et artisanales pour lesquelles ces espaces avaient été conçus.
Exposés aux aléas climatiques et privés de toute surveillance, ces locaux ont rapidement été investis par des marginaux.
Certains y ont organisé des beuveries, tandis que d’autres ont procédé à un démantèlement systématique des installations, transformant ces lieux en véritables carcasses de béton.
L’absence de suivi a ainsi ouvert la voie à une dégradation progressive et irréversible. La situation soulève aujourd’hui de nombreuses interrogations.
Comment expliquer un tel abandon alors que des dizaines de jeunes, frappés par le chômage, ne demandent qu’une opportunité pour travailler et subvenir dignement à leurs besoins ? Pourquoi ces projets, porteurs d’espoir à leur lancement, ont-ils été laissés sans accompagnement ni solution de dénouement ? Au-delà du gâchis matériel, c’est un manque à gagner évident pour la commune d’Aïn El Turck.
Ces locaux auraient pu constituer une source fiscale non négligeable et un levier pour atténuer, ne serait-ce qu’en partie, le fléau du chômage local. Or, près d’une décennie plus tard, aucune issue concrète ne semble se dessiner.
Il convient de rappeler que ce ne sont pas moins de 360 locaux commerciaux, répartis à travers l’ensemble de la commune d’Aïn El Turck, qui se trouvent dans une situation similaire.
Un chiffre alarmant qui interpelle les autorités concernées et appelle à une prise en charge urgente, afin de mettre fin à cette hémorragie de ressources publiques et de redonner à ces infrastructures la vocation économique et sociale qui leur était destinée.
Karim Bennacef



