Abdelmadjid Tebboune, engagera, à partir d’aujourd’hui, des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives.
Au lendemain de l’annonce des résultats définitifs des élections législatives du 12 juin dernier, le pays entre dans une autre phase. Consolidant son architecture institutionnelle avec une nouvelle APN élue au suffrage universel, l’Algérie s’ouvre à une autre étape constitutionnelle, celle de dégager une nouvelle équipe gouvernementale qui soit conforme à la configuration politico-idéologique de l’Assemblée populaire nationale. Cela se matérialise prioritairement par le départ du gouvernement drivé par Abdelaziz Djerad. Et c’est en application de ce principe constitutionnel que M.Djerad a présenté, ce jeudi, la démission de son gouvernement au président de la République. «J’ai l’honneur, conformément aux dispositions de l’article 113 de la Constitution, de vous présenter Monsieur le Président de la République, ma démission de mon poste de Premier ministre ainsi que la démission des membres du gouvernement. Je saisis cette occasion pour vous exprimer, en mon nom personnel et au nom des membres du gouvernement ma profonde gratitude et vous adresser mes chaleureux remerciements pour la confiance placée en chacun d’entre nous. Je vous fais part de mon plein soutien dans la démarche que vous entreprenez pour mettre en œuvre votre programme ambitieux et prometteur pour l’édification de l’Algérie nouvelle», a déclaré M. Djerad en remettant sa démission au Président Tebboune. «En vous réitérant, encore une fois, mes vifs remerciements et ma profonde
reconnaissance, veuillez agréer Monsieur le Président de la République, chef suprême des Forces Armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, l’expression de ma haute considération et de ma profonde estime. Vive l’Algérie». C’est en ces termes que le désormais ancien Premier ministre a clos sa lettre de démission.
Le président de la République qui a accepté, comme le veut la tradition en pareilles circonstances, la démission du gouvernement a chargé Abdelaziz Djerad de gérer les affaires courantes dans l’attente de la désignation d’un nouveau gouvernement. «J’accepte la démission, mais continuez à gérer les affaires courantes jusqu’à la désignation d’un nouveau gouvernement», ajoutant «je vous
remercie des efforts que vous avez consentis dans une conjoncture difficile. Je sais que le gouvernement a fait face à des situations difficiles, la première étant la pandémie du coronavirus». L’échange, courtois et empreint de reconnaissance de part et d’autres confirme la bonne entente entre le président et son Premier ministre, tout au long des 18 mois où le gouvernement était en charge des affaires de l’Etat.
Cet épisode, nécessaire au point de vue constitutionnel, sera suivi par un autre, plutôt inédit dans l’histoire politique du pays. En effet, contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir, durant les 20 dernières années, Abdelmadjid Tebboune, engagera, à partir d’aujourd’hui, des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives du 12 juin 2021, «selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, et ce en prévision de la formation du nouveau Gouvernement», a indiqué jeudi un communiqué de la Présidence de la République.
Un autre fait plutôt inhabituel, même s’il est positif s’est produit le même jour. En effet, le chef de l’Etat a reçu un appel téléphonique de la part de l’ancien président de la République, M. Liamine Zeroual.
Dans l’entretien qu’ont eu les deux présidents, M.Zeroual a salué «le niveau atteint par l’Algérie en matière de respect de la volonté du peuple par le choix de ses représentants au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), ce qui est de nature à accélérer la restitution de la confiance perdue entre le citoyen et le Pouvoir, en dépit de l’abstention enregistrée», lit-on dans le communiqué.
Yahia Bourit