Tout est fin prêt donc pour une course électoral équitable, sans argent sale et une présence importante de jeunes et de femmes. Il reste aux acteurs de la campagne d’en faire une fête de l’Algérie indépendante et un prélude heureux pour la nouvelle Algérie.
La campagne électorale pour les élections législatives du 12 juin prochain démarre aujourd’hui. C’est donc le top départ d’une compétition politique qui a été précédée par un processus méticuleux de choix des candidats par les partis politiques, de l’émergence d’une classe politiques d’indépendants qui se refuse d’être étiquetée et de la rigueur de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) qui a montré tout au long de la procédure pré-électorale un attachement remarquable au corps et à la lettre de la loi électorale. Le travail de filtrage et de contrôle à conclu à la validation de près de 1.500 listes de candidatures. La surprise du scrutin tient dans le fait que plus de la moitié de ces listes ont été composées par des indépendants de la société civile. Ces derniers ont été également sollicités par tous les partis participants à la prochaine échéance à hauteur de la moitié des listes présentés à l’ANIE. C’est dire que la campagne électorale qui a toute les chances d’être particulière sera animée par une majorité de citoyens qui n’ont pas les codes des partis traditionnels. Comment réagiront les Algérien au « nouveau style » de campagne ? C’est la question qui taraude les observateurs. En effet, c’est en fonction de ce qu’en feront les citoyens que se déterminera la réussite ou pas de la campagne et le taux de participation au scrutin.
En attendant, les candidats sont appelés, dès aujourd’hui, à sillonner leurs circonscriptions électorales, développer un trésor d’imagination pour persuader les électeurs de leur accorder leurs suffrages. La campagne sera d’autant plus massive que chaque voix compte pour les candidats, en raison du régime de la liste ouverte, adopté par le code électorale. En un mot comme en mille, c’est le chacun pour soit dans la collecte des voix. Durant les trois prochaines semaines, la bataille ou les batailles, puisque chaque candidat roulera prioritairement pour sa propre chapelle, ne seront pas faciles à mener et le plus persévérant récoltera le plus de points.
Le coup de starter signifie donc un marathon électoral difficile éreintant et seuls les plus endurcis parviendront à franchir la ligne d’arrivée. Ils ne seront que 407 lauréats, alors qu’au début, ils sont plusieurs milliers à concourir. C’est dire l’importance de l’enjeu et les efforts qu’il va falloir réaliser pour obtenir le titre de député de la nation.
Si les indépendants jouent leur va-tout dans ces élections et peuvent se prévaloir de la satisfaction d’avoir pris part à un combat sans précédent dans l’histoire du pays, compte tenu des circonstances politique, les partis politiques, dont c’est le métier d’exercer le pouvoir ou l’opposition à travers leurs élus, jouent leur crédibilité et quelques part leur survie aussi. Dans le lexique de leur campagne électorale qui sera forcément nationale, comparativement aux indépendants, les formations politiques représentées au prochain scrutin font «prévaloir l’intérêt suprême du pays». C’est une constante dans le discours de tous les partis, notamment en rapport avec la conjoncture nationale et régionale qui fait de l’Algérie une cible de forces haineuses. Mais dans cette campagne, les leaders partisans doivent démontrer aux Algériens leur compétence dans la gestion du pays.
Sur un aspect plus formel, la campagne électorale devra être conduite en conformité avec les dispositions de la nouvelle loi portant régime électorale. Celle-ci interdit aux candidats «les dons provenant des personnes morales, qu’elles soient publiques ou privées, et surtout les dons provenant de l’étranger». Cette loi fixe également «un seuil de dépense à la fois pour les candidats comme pour les partis et instaure le contrôle du financement». A ce propos, l’ANIE a créé une commission de contrôle des finances dans le but de «séparer l’argent de la vie politique». Et pour encourager les jeunes à participer à la vie politique, «les dépenses de campagne des jeunes candidats indépendants seront prises en charge totalement par l’Etat», prévoit le code électoral.
Tout est fin prêt donc pour une course électoral équitable, sans argent sale et une présence importante de jeunes et de femmes. Il reste aux acteurs de la campagne d’en faire une fête de l’Algérie indépendante et un prélude heureux pour la nouvelle Algérie.
Nadera Belkacemi