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Dr Mouadh Tabainet à propos de la pénurie des médicaments:
«C’est un phénomène mondial exacerbé par la pandémie du coronavirus»

La rareté des médicaments à laquelle sont confrontés les citoyens est un phénomène qui remonte à plusieurs années, voire des décennies. La pénurie due à plusieurs facteurs a été amplifiée par la pandémie du coronavirus.

La pandémie de la Covid-19 a engendré une multitude de conséquences ayant aggravé la crise de la disponibilité de produits pharmaceutiques dont les citoyens, notamment les malades souffrant de pathologies chroniques, ne cessent de se plaindre quant à l’absence de leurs médicaments au niveau des officines.
Évoquant la pénurie de médicament, le président de l’Association nationale des pharmaciens algériens, le Dr Mouadh Tabainet, a indiqué, hier, que la rareté des médicaments est un phénomène mondial qui touche la plupart des pays. Le Dr Tabainet, qui intervenait sur Radio Sétif, a fait savoir que la pandémie de la Covid-19 a fortement impacté l’acheminement et le transport international des matières premières indispensable à la production des médicaments. «La rareté des médicaments est un phénomène mondial, la plupart des pays du monde en souffrent, et les moyens d’approvisionnement ont été affectés par la pandémie du coronavirus», a-t-il affirmé. L’intervenant a, dans ce sillage, évoqué le développement enregistré par l’industrie pharmaceutique nationale, mais sans que le phénomène de la pénurie de médicaments ne soit réglé. «L’industrie pharmaceutique nationale a fait des progrès et augmenté le taux de couverture en médicaments, mais elle n’est pas à l’abri des problèmes d’approvisionnement et de distribution», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «la liste des médicaments essentiels en préparation peut réorienter les objectifs de l’industrie locale pour atteindre l’autosuffisance en ces substances».
S’agissant des médicaments d’oncologie, le Dr Tabainet a affirmé que la pénurie est exacerbée par les problèmes de gestion hospitalière, la mauvaise maîtrise des besoins et les problèmes de coordination sectorielle. «Il existe de nombreux traitements qui ont été retirés et modifiés, ce qui demande du temps pour être compensé», a-t-il fait savoir. Évoquant les pharmacies hospitalières, le Dr Tabainet a affirmé que ces structures, «malgré leur importance, sont oubliées et peu développées compte tenu de la nature du système de santé en Algérie».
Pour ce qui est du dossier du blocage de l’octroi des agréments pour l’ouverture des pharmacies, il a affirmé que le dossier d’octroi des agréments aux nouveaux pharmaciens connaît une crise profonde provoquée par les anciens textes réglementaires en vigueur en plus de l’accumulation de problèmes administratifs dans de nombreuses wilayas. Il a fait savoir qu’une enquête est en cours dont les résultats seront publiés prochainement, estimant que le nombre d’habitants ne doit pas être considéré dans la répartition géographique des pharmaciens, car «il n’est pas possible d’appliquer au même degré ces textes à toutes les wilayas du pays».
Il a affirmé, dans le même sillage, que les services pharmaceutiques ne devraient pas se limiter à la distribution de médicaments, mais devraient être développés et s’adapter à la nouvelle carte sanitaire, qualifiant, ensuite, le pharmacien de pierre angulaire du secteur de la santé, qui «doit être impliqué dans la recherche de solutions pour faire progresser le secteur». Pour le Dr Tabainet, «la responsabilité pharmaceutique doit être renforcée et appuyée techniquement et sur le plan organisationnel, tout en redéfinissant les fonctions des institutions pharmaceutiques et les fonctions du pharmacien en leur sein».
Samir Hamiche

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