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Réunion ministérielle des pays voisins de la Libye:
«C’est une étape positive pour régler la crise dans ce pays»

L’Algérie a abrité une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye. Ce rendez-vous est qualifié par un analyste politique d’étape positive et importante permettant de trouver une solution à la crise libyenne.

L’analyste politique Mohand Berkouk, qui intervenait, hier, sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, a affirmé que la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, abritée par Alger, «est une étape positive vers une solution à la crise libyenne, mais elle est liée à l’arrêt des ingérences étrangères dans ce pays frère».
Le politologue a affirmé, d’emblée, qu’il est possible de faire trois observations liées à la réunion, précisant que la première concerne le mécanisme de voisinage mis en place en mai 2014. Il a souligné que ce mécanisme de voisinage est une initiative algérienne visant à impliquer les pays voisins de la Libye en raison de l’impact de la crise libyenne sur le plan sécuritaire et humanitaire. Pour ce qui est de la deuxième observation, l’invité de la chaîne Une a affirmé que «pour la première fois, nous retrouvons cette présence concrète qui impliquait sept pays de la Libye voisine, et a donné l’occasion à la Ligue arabe d’assumer ses responsabilités, puisque c’est elle qui a transféré le dossier libyen de la Ligue aux Nations Unies le 12 mars 2011.» Il a ajouté, s’agissant de la troisième observation, que «la nouvelle approche fait partie d’une nouvelle stratégie dans ce qu’on appelle notre nouvelle ceinture de sécurité. Nous avons constaté, ces dernières semaines, une nouvelle dynamique de la diplomatie algérienne dans le voisinage (trois visites du ministre des Affaires étrangères en Tunisie, et une visite au Mali pour relancer l’Accord d’Alger)». Concernant la rencontre de lundi dernier, Mohand Berkouk a estimé que «ce rendez-vous peut être vu sous deux angles ; le premier concerne l’accompagnement des frères libyens pour parvenir à l’organisation du processus du déroulement des élections en décembre prochain. Quant au deuxième angle, il concerne l’influence sur les pays voisins et les calculs géopolitiques de certains grands pays qui cherchent à remodeler la carte de la région et ce dernier point a été évoqué par le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, dans son discours. Le politologue a souligné, dans ce contexte, qu’il y a «une volonté de sortir de la crise libyenne, d’autant plus que le processus de Genève a tracé une feuille de route pour parvenir à une solution dans ce pays».
Il a affirmé aussi que le règlement de la crise en Libye nécessite de mettre fin aux ingérences étrangères. «Le défi de trouver une solution en Libye dépend de l’arrêt des ingérences étrangères, toujours présentes en raison de l’existence de calculs post-électoraux et du pari sur le partage des opportunités», a-t-il estimé. Pour l’invité de la chaîne Une, «le second défi renvoie à deux logiques, une ancienne logique fondée sur une conception d’institutions législatives qui sont tout et n’étaient pas constructives du fait de leur penchant pour un parti régional plutôt qu’un autre, et une autre nouvelle logique qui veut que l’accès aux élections selon les critères proposés nécessite deux choses, à savoir la déclaration constitutionnelle et la loi électorale qui doivent passer par la Chambre des parlementaires».
L’analyste politique a affirmé également qu’il existe une situation sécuritaire qui influe négativement sur le processus politique de sortie de crise. Il s’agit d’une armée décomposée, la présence des milices, des groupes terroristes, des mercenaires en plus de la présence et de l’intervention étrangère.
Il convient de rappeler enfin que l’Algérie a abrité ces deux derniers jours une réunion des pays du voisinage libyen en vue d’établir une feuille de route pour la tenue des élections en Libye dans les délais prévus afin de parvenir à une paix durable.Des ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la Tunisie, de l’Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République du Congo ont pris part à cette réunion.
Samir Hamiche

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