Contraints et obligés
Certains pouvaient encore en douter et défendre même l’indéfendable en faisant croire à ce souci des grands de ce monde de porter aide et assistance aux pays pauvres, mais voilà que la pandémie remet tout à nu et prouve encore une fois que l’injustice est une constante dans les relations internationales. En effet et après les débuts chaotiques de la lutte contre le coronavirus, les vaccins ont remis sur la table l’abîme qui allait se creuser entre le Nord et le Sud pour sortir de la crise. A ce jour, les pays riches et grâce à une abondance de vaccins ont réussi à vacciner plus des trois quarts de leurs populations. D’ailleurs il est déjà question dans ces pays de l’après covid et de plus en plus des protocoles covid sont ou ont déjà été abandonnés en Europe, en Amérique et ailleurs. On parle et on est même déjà dans la troisième dose. Mais face à cela, dans d’autres régions du monde, à commencer par l’Afrique, l’opération vaccination est au point mort, où à ce jour seulement 2% de la population ont été vaccinés. Les chiffres du directeur de l’OMS, Tedros, sont plus que édifiants à ce sujet où il avançait dernièrement que «sur les 4,8 milliards de doses de vaccin contre le Covid-19 qui ont été administrées dont le monde, seulement 87 millions de personnes en Afrique ont été vaccinées ». Dix pays dans le monde vampirisent les trois quarts des vaccins administrés et ont vacciné plus de la moitié de leur population alors que dans les pays pauvres, on espère atteindre 20 % d’ici 4 mois, c’est-à -dire à la fin de cette année 2021. Ainsi donc les fameuses grandes idées sur l’humanisme, les droits de l’homme et la justice internationale peuvent attendre. Les riches ont l’égoïsme en deuxième nature, c’est un peu plus fort qu’eux, c’est dans leurs gênes, et personne ne pourra rien y changer. Sauf que pour leur malheur, et de l’avis de tous les scientifiques, il ne sert à rien de vacciner massivement et même totalement sa population, sans vacciner avec le même rythme dans tous les pays du monde, car cela permettra au virus de muter à l’infini et de ne jamais disparaître. Ainsi et en tournant le problème dans tous les sens, la pandémie a encore de beaux jours devant elle, et les riches n’y échapperont pas, tant qu’ils persistent dans leur injuste et inqualifiable politique. Ils commencent à le comprendre et promettent enfin d’envoyer des vaccins au pays du Sud. Pas pour sauver les populations de ces pays, mais parce qu’ils n’ont pas le choix s’ils veulent se sauver et sauver leur propre population.
Par Abdelmadjid Blidi