Déficit de sincérité et de crédibilité des engagements…
A Oran, bien plus qu’ailleurs, trop d’acteurs locaux, connus pour leur incompétence et leur opportunisme indécent, ne cessent de squatter les espaces d’expression politique et sociale depuis longtemps désertés par les véritables compétences et élites intellectuelles. Voulant toujours s’installer aux premiers rangs de la scène des agitations protocolaires érigées en mode de communication digne des années de plomb, certains présumés hommes d’affaires, dirigeants d’associations, élus locaux en quête de notoriété, animateurs autoproclamés d’une sphère sportive ou culturelle, «militants-carriéristes» dans une organisation de masse ou un parti politique, et même quelques présumés journalistes infiltrés dans le métier grâce aux dysfonctionnements du système, ne cessent de s’agiter sur la scène locale, oubliant leur parcours scabreux et leurs frasques permises par le vieux système de prédation et de corruption. On peut constater aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, que tous ces énergumènes, hommes et femmes, ont totalement supprimé de leurs comptes face book ou Instagram la moindre photo et le moindre ancien écrit faisant l’éloge des anciens décideurs de l’ancien régime, aujourd’hui déchus, écartés ou incarcérés. Les portraits de Boutéflika et de Ouyahia qui servaient de décor de fond à leur élucubrations politiciennes ont disparu, effacés des profils de ceux, plutôt nombreux, qui tentent de se refaire une «virginité politique» et prendre le nouveau train du changement et le renouveau initialement proposé par le Hirak. Malheureusement, à Oran bien plus qu’ailleurs, l’ampleur du déficit d’engagement crédible et sincère, et de mobilisation des efforts autour des enjeux du développement, ne peut que favoriser la reconduction des pratiques et des comportements pervers propres au fonctionnement de l’ancien système de cooptation au pouvoir depuis trop longtemps. Fatalement, bon nombre d’imposteurs pourraient encore une fois réussir leur «reconversion» à l’Algérie du Hirak et des changements…
Par S.Benali