Les délégués permanents ont achevé au deuxième et dernier jour de leur réunion, l’examen des autres points inscrits à l’ordre du jour du Sommet. Les conclusions de cette réunion seront soumises au Conseil des ministres des Affaires étrangères prévu aujourd’hui et demain.
Attendu par l’ensemble des observateurs internationaux pour sa charge politique, notamment sur le soutien à la cause palestinienne, le Sommet de la Ligue des Etats arabes qui se tient à Alger les 1er et 2 novembre prochain n’est pas moins un rendez-vous, également, économique. Au niveau des délégués permanents et des ministres, l’on a beaucoup parlé d’intégration régionale, de Zone arabe de libre échange et de l’union douanière, entre autres sujets abordés, hier, notamment. Ainsi, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Nadir Larbaoui a mis en exergue le dossier économique et social qui a été «inscrit à l’ordre du jour du Sommet arabe, notamment les décisions d’ordre socioéconomique liées à l’action arabe commune». Pour M. Larbaoui, «il importe de conjuguer les efforts pour renforcer la coopération interarabe face à ces différents défis tout en étant au diapason des développements effrénés à l’échelle internationale». Une mission, faut-il reconnaître, difficile dans l’état actuel de la coopération interarabe dans le domaine de l’économie. Mais cela n’empêchera pas le Sommet de toucher à «plusieurs domaines prioritaires», notera le diplomate algérien.
De son côté, l’ambassadeur d’Algérie en Egypte et délégué permanent auprès à la Ligue arabe, Abdelhamid Chebira, a indiqué dans une conférence de presse que «le dossier de l’Union douanière arabe est en cours d’examen et enregistre des avancées significatives». On rappellera au passage que présentement, le volume des échanges commerciaux interarabe ne dépassait pas les 5 ou 6% de celui que représente le commerce arabe. C’est dire le chemin qui reste à parcourir. M. Chebira relèvera que plusieurs autres dossiers sont au menu du volet économique, dont la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE) à laquelle l’Algérie a adhéré officiellement en 2009, et la sécurité alimentaire.
A propos d’économie toujours, le ministre du Commerce, Kamel Rezig qui s’est exprimé lors d’une allocution à l’ouverture de la réunion du Conseil économique et social de la Ligue arabe (CESA) au niveau ministériel, a indiqué que «l’Algérie tend à développer la coopération arabe conjointe dans les domaines économique et social en vue d’approfondir les liens entre nos pays, à travers notamment la réalisation de l’intégration escomptée au service des intérêts suprêmes de notre nation arabe». M. Rezig a insisté sur la nécessité d’approfondir l’intégration économique arabe et d’échanger les expertises et les expériences fructueuses, en fixant des priorités et en mettant l’accent sur les domaines de l’action commune à même d’impacter positivement et rapidement les peuples arabes.
Au volet politique, le représentant algérien à la Ligue arabe a rappelé la « place centrale et pivot de la question palestinienne pour le Sommet de novembre », soulignant que ce dossier est parmi les plus importants à l’ordre du jour de ce Sommet qui «examinera les moyens de soutenir le peuple palestinien et sa direction nationale pour arracher son droit légitime à l’établissement de son Etat indépendant».
Sur la question de la réforme de la Ligue arabe, le diplomate algérien a affirmé que «la délégation algérienne présentera tant au niveau de la réunion des ministres des Affaires étrangères qu’au niveau du sommet, un dossier complet sur la réforme de la Ligue, permettant de relancer l’organisation et qui doit lui permettre de s’acquitter de façon optimale de ses missions». L’Algérie entend, de concert avec les autres pays arabes et le Secrétariat général de la Ligue, « améliorer les performances de cette organisation, et explorer les meilleurs moyens pour promouvoir l’action arabe commune dans les différents domaines», a-t-il souligné.
Enfin, il faut savoir que les délégués permanents ont achevé au deuxième et dernier jour de leur réunion, l’examen des autres points inscrits à l’ordre du jour du Sommet. Les conclusions de cette réunion seront soumises au Conseil des ministres des Affaires étrangères prévu aujourd’hui et demain. Estimant que « les divergences de vues sont un fait normal dans la coopération multilatérale », M. Chebira a indiqué que certains dossiers ayant fait l’objet de divergences seront examinés lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères avant d’être soumis au Sommet.
Anissa Mesdouf