Oran Aujourd'hui

Des chiffres, des annonces, et des interrogations….

Les autorités sanitaires locales espèrent vacciner un (1) million de personnes contre la Covid-19 avant le 15 septembre prochain. Si toutefois, précise-t-on, la cadence de la vaccination garde le même rythme actuel. Le communiqué de la cellule d’information de la direction de la santé d’Oran, publié il y a quelques jours, indique que plus de 250.000 personnes ont été vaccinées contre la Covid19 à travers les 215 centres de vaccination ouverts dans la wilaya. Et durant ces derniers jours la cadence s’est accélérée, avec une moyenne de 22 000 personnes vaccinées quotidiennement. Il est vrai que la campagne de vaccination à Oran, assurée initialement uniquement au niveau des seuls établissements publics de santé, a été élargie et renforcée par des centres mobiles de vaccination et plusieurs sites ouverts dans les grandes mosquées, les grands hôtels, et les sièges de grandes entreprises publiques. Avec une moyenne officiellement déclarée de 200 cas de contamination et cinq décès par jour, la situation épidémiologique a été qualifiée par les autorités sanitaires locales de «stationnaire» . Mais paradoxalement, les mêmes sources ont indiqué que tous les établissements de santé devant prendre en charge les malades atteints du covid , dont les hôpitaux de haï Nedjma, d’El Mohgoun, d’Ain El Turck et d’El Karma sont saturés. Y compris les deux services de pneumologie et de phtisiologie du CHUO d’Oran également dédiés à la prise en charge des patients atteints du Coronavirus. Le responsable de la communication au niveau de la DSP a également indiqué que « l’ensemble du personnel médical et paramédical est saturé et fatigué après plus de 18 mois de lutte contre la Covid 19». Ce qui, selon lui, accentue la pression et le déficit en effectifs. Et pour conclure, la même source déclare «Nous attendons l’ouverture de l’hôpital de Gdyel de 240 lits pour atténuer cette pression». Bon nombre d’observateurs avertis de la scène locale se demandent encore une fois à quoi peut bien servir cette forme de communication chiffrée, certes, mais qui ne reflète pour beaucoup que très peu la réalité du terrain marquée par des carences et des contraintes qui sont peu évoquées et expliquées. Notamment en ce qui concerne les raisons des retards cumulés par presque tous les projets d’infrastructures sanitaires en cours de réalisation. En matière de données et de bilans quotidiens des contaminations et des décès, les chiffres annoncés sont loin de convaincre les citoyens anonymes qui depuis quelque temps ne cessent de compter les malades et les décès observés dans leur voisinage, parmi des parents et des proches. Selon des observateurs, les chiffres officiellement annoncés ne concernent que des personnes malades ou déclarés décédées au niveau des seuls établissements publics hospitaliers. Alors que depuis quelque temps, dans les quartiers et les grandes cités d’habitat, les résidents apprennent chaque jour le décès d’un voisin, initialement traité par un médecin de quartier en cabinet privé, mais qui malheureusement n’a pas pu avoir accès à l’oxygène médical ou à un lit d’Hôpital pouvant lui sauver la vie…
Par S.Benali

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