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LES AVERSES SUSCITENT LA PEUR DANS LES BIDONVILLES DE CLAIRE FONTAINE ET PARADIS PLAGE:
Des occupants du bidonville de Claire Fontaine revendiquent une énième fois leur relogement

Ce n’est pas autant les averses qui préoccupent et irritent les mal-logés, mais l’impavide mépris éprouvé à leur égard depuis des années par ceux qui ont eu à gérer le volet relogement.

Un avis partagé à l’unanimité, hier au lendemain des intempéries, par les occupants du bidonville niché sordidement tel un chicot encrassé de tartre dans la partie basse des localités de Claire Fontaine et de Paradis Plage, relevant du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck.
Un mélange de sidération et de colère était perceptible dans le ton d’un groupe de responsables de famille, ayant, faute de mieux, élu domicile dans ce sordide bidonville, ayant pris attache avec notre journal au lendemain des averses, qui se sont manifestées en début de week-end. « C’est une insanité loufoque peut-être, mais cela fait maintenant plus de deux décennies que nous glandons à attendre un hypothétique relogement comme nous l’ont promis à mainte reprises les autorités locales, qui se sont succédé depuis » ont fait remarquer avec amertume et répulsion nos interlocuteurs.
Notons que la crise sanitaire a décuplé les affres de l’indigence chez les indus occupants de ce bidonville, où certaines masures en contrebas sont dangereusement exposée à la furie des vagues et où des familles de quatre à six enfants sont entassées dans une effroyable exiguïté de parpaing et de tôle ondulée. Toujours est-il que claustrées dans l’exigu extrême dans ces bidonvilles, qui démultiplie les déboires et les difficultés, ces familles tentent de survivre dans des conditions de vie éprouvantes.
Un quadragénaire, qui tente de survivre avec son épouse et ses trois enfants dans une baraque a évoqué plus l’inquiétude que la plainte. Il y a lieu de signaler que dans la nuit du vendredi à samedi dernier des constructions illicites dans ce bidonville, sous la menace de la montée de la mer, ont été inondées par les averses. Les forces de la nature ont ainsi mis à nu la politique de l’autruche, qui préfère enfouir sa tête dans le sable, sans se soucier des conséquences de l’insolente indifférence à l’encontre de ces occupants de ce regroupement de masures, qui ne cesse de grossir, au point de grignoter le sable de la plage desdites localités et ce, à la faveur de l’état d’inertie et d’indolence des uns et des autres.
Vraisemblablement, ces laissés pour compte ont décidé de tronquer leur piètre situation sociale pour se reconvertir en contrevenant et ce, en construisant illicitement des habitations à quelques mètres du rivage. Claquant comme un cinglant fouet, l’effet boomerang s’est retourné sur son expéditeur, en l’occurrence l’insouciant, fidèle compagnon du complaisant.
« Le laisser-faire, qui a pour fâcheuse habitude de toujours regarder le doigt montrant la lune, a simulé, lors des inondations de ces habitations illicites, un grand étonnement en criant à la catastrophe naturelle et au complot. Et pourtant, ils savent tous que nous sommes là et que nous revendiquons tout simplement un relogement. C’est notre droit le plus légitime. La balle est dans leur camp » se sont indignés nos interlocuteurs.
Rachid Boutlélis

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