Elle est classée première en Afrique : l’Algérie dispose de 173,56 tonnes d’or en réserve
Ce classement est un signe positif adressé à aux investisseurs internationaux, puisque l’or est perçu comme une valeur refuge, une alternative à la détention de devises étrangères, en particulier le dollar américain..
L’Algérie pointe à la première place africaine en matière de réserves en or. Révélée par le Conseil mondial de l’Or (CMO) dans son dernier rapport, cette nouvelle confirme un fait établi depuis plusieurs années. On en retient cependant la forte hausse des réserves algériennes en une seule année. En chiffres, le rapport du CMO estime la réserve de l’Algérie à 173,56 tonnes d’or. C’est considérable, note le rapport ainsi que de nombreux observateurs avertis. Cette quantité garantit un équilibre financier certain du pays, en ce sens que l’or est considéré par l’ensemble des acteurs financiers de la planète comme la plus importante valeur refuge pour les Etats. En cas de fracture économique majeure, le dinar algérien peut être soutenu par cette réserve. Le rapport du CMO classe la Libye et l’Égypte sur le podium africain avec des réserves respectives de 146,65 tonnes et 126,57 tonnes. En comparaison, le Maroc qui ne compte que 22 tonnes d’or en réserve est l’économie la plus fragile d’Afrique du nord.
Ce classement est un signal positif adressé à aux investisseurs internationaux, puisque l’or est perçu comme une valeur refuge, une alternative à la détention de devises étrangères, en particulier le dollar américain. Ce qui tranquillise considérablement les partenaires étrangers de l’Algérie. En élargissant le spectre du classement, l’on devine tout l’empressement des pays africains à améliorer leur classement, en ce sens que la constitution de réserves d’or répond non seulement à des impératifs de sécurité financière, mais aussi à un désir de réduire la dépendance vis-à-vis des monnaies étrangères. En cela, force est de constater que l’Algérie est la première place aurifier du continent noir. Même si à l’échelle internationale, notre pays demeure assez éloigné des géants en matière de réserves d’or. En effet, le document du CMO fait savoir que les États-Unis dominent largement le classement avec un stock d’or colossal de 8 133 tonnes, suivis par l’Allemagne, l’Italie, la France, et la Russie. Avec respectivement 3 352 tonnes, 2 452 tonnes, 2 437 tonnes, et 2 336 tonnes, ces pays consolident leur position comme principaux détenteurs d’or. La Chine, avec 2 264 tonnes, occupe la sixième place.
Il est ainsi démontré que la puissance économique des pays se mesure à leur stabilité financière, donc à leurs réserves en or. Ceci expliquant cela, l’appétit des banques centrales pour l’or ne s’est jamais démenti. Elles ont acheté 290 tonnes de métal jaune au premier trimestre, selon les données du CMO. Il s’agit du plus important volume enregistré pour un premier trimestre par le CMO depuis 2000, date à laquelle il a commencé à collecter ce type d’informations. Comme d’habitude, ce sont des institutions monétaires des pays émergents qui ont le plus augmenté la part de l’or dans leurs réserves dans une optique de dédollarisation. La Turquie arrive en tête des plus gros acheteurs ce trimestre, avec 30 tonnes ajoutées à ses stocks, qui s’élèvent désormais à 570 tonnes.
Ce phénomène massif, auquel l’Algérie prend part, a profondément changé le marché du métal jaune. « De nombreux observateurs attribuent à l’appétit vorace des banques centrales un rôle clé dans la performance récente de l’or, malgré un contexte difficile », explique le CMO. Il va de soi que les tensions géopolitiques ont également soutenu les prix de l’or. Le dernier record date du vendredi 19 avril, juste avant la riposte de l’Iran sur Israël suite au bombardement d’un consulat iranien en Syrie.
Les événements géopolitiques se multipliant et se compliquant, le renforcement des réserves en or paraît comme une attitude sage et un pari gagné sur l’avenir, puisqu’un nouvel ordre mondial reposant sur l’or et non plus sur le pétrodollar est en train de naître. L’Algérie a les moyens et l’intérêt à en faire partie.
Yahia Bourit