Oran

Entre vendeurs ambulants et brocanteurs : le tourisme prend-il un sacré revers à Aïn El Türck ?

Avec la floraison disproportionnée de vendeurs ambulants et de brocanteurs qui ont investi la ville, le tourisme n’est pas près de connaître ses heures de gloire à Aïn El Türck. L’image renvoyée est plutôt celle d’un grand marché aux puces que celle d’une station balnéaire.

Insidieusement, des vendeurs ambulants de tout acabit, allant de ceux proposant les fruits et légumes aux brocanteurs mécanisés en passant par les vendeurs de détergents, se sont incrustés dans le paysage urbain de la ville au point d’en défigurer sa nature touristique qui y prévalait et faisait jadis son charme, pour ne pas son authenticité. Eté comme hiver, c’est un véritable festival de cortèges de fourgons qui parcourt les quartiers de la commune et auquel viennent se mêler les camions citernes faisant dans la revente d’eau douce, qui s’offrent journellement à la population et ses hôtes. Le tout dans un vrombissement infernal de moteurs et de décibels lancés par des haut-parleurs à faire réveiller un mort.

En matière de nuisances sonores, le riverain en est joliment servi. Certes, l’activité en elle-même, n’est pas contestable, toutefois, c’est l’accroissement démesuré du nombre de ces revendeurs qui arpentent quotidiennement, et dès les premières heures de la matinée, la ville qui se pose en véritable problème. Mieux encore, et sans évoquer les revendeurs informels qui prennent pignon dans des coins de rue, nombre de magasins ont été reconvertis en vente de brocantes et d’antiquités et ce, jusque dans les quartiers résidentiels, où, théoriquement, l’activité commerciale est réglementée. Et si aujourd’hui fait qu’aucun quartier n’est épargné, il ne peut s’agir que d’un dysfonctionnement dans l’application de la réglementation en vigueur, stipulant le type de l’activité commerciale. Et encore, si le mot tourisme désigne le fait de voyager pour son plaisir hors de ses lieux de vie habituels, et d’y résider de façon temporaire, mais aussi un secteur économique qui comprend en plus de l’hôtellerie l’ensemble des activités liées à la satisfaction et aux déplacements des touristes, une station balnéaire est un lieu de séjour situé en bord de mer ou tout autre endroit présentant des bains et aménagé pour l’accueil des vacanciers.

La commune d’Aïn El Türck, qui regorge d’atouts touristiques et voit chaque jour se déployer des efforts gigantesques par les premiers responsables de la wilaya d’Oran, à leur tête le wali Saïd Sayoud, pour redorer son blason, une promesse qu’il s’était formellement engagé à honorer, n’est-elle pas entrain de prendre un sacré revers sur le plan touristique et ce, pendant que d’importants programmes infrastructurels touristiques, à l’instar du futur port de plaisance, pour ne citer que cet exemple-là, sont projetés ? Le tourisme est un des phénomènes les plus marquants depuis le milieu du XX siècle et est une activité économique majeure permettant aux régions où se localise le développement, d’obtenir une source de revenus importants. Toutefois, le développement des différentes activités et infrastructures engendre également des problèmes que l’on qualifie parfois d’effet « pervers ».

La lutte contre ces effets « pervers », entre autres, ne peut se produire que par une attention stricte en matière de réglementation afin de pouvoir focaliser son énergie dans une véritable stratégie de promotion touristique qui comprend, l’hôtellerie, la restauration, le tourisme de santé, balnéaire, de montagne, récréatif, sportif, culturel et de patrimoine, le tourisme vert (paysages et écosystèmes…) et également l’offre culturelle représentée par les monuments, les sites, les curiosités, les musées, etc.

Karim Bennacef

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