Gare au relâchement
La situation sanitaire s’est améliorée en Algérie. Elle s’est même grandement améliorée avec des cas de contamination bien en dessous des 100 cas, et même rarement au dessus des 80 par jour. Une situation que l’on prédisait un peu avec l’apparition du variant Omicron, mais on ne pouvait s’attendre à une décrue aussi rapide et aussi conséquente.
En plus, il faut reconnaître que ce dernier variant n’a rien à voir avec le très létal Delta qui a secoué le pays l’été dernier faisant des centaines de morts, et surtout a totalement désorganisé les services hospitaliers qui ne savait plus comment gérer la situation avec une grave crise de l’oxygène médical et une population déboussolée et parfois même peu avenante, pour ne pas dire agressive, en direction d’un personnel médical au bout du rouleau et qui s’est donné sans limites pendant de longs mois pour sauver un maximum de vies humaines malgré la dureté de la pandémie, notamment en ces deux mois de juillet et août 2021.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé et les services dédiés aux malades du covid se vident de manière remarquée, ce qui a poussé les autorités publiques à relancer les autres services en souffrance depuis l’apparition du virus. Un grand retard qu’il s’agit de combler au fur à mesure, notamment pour tous ces cas d’une extrême urgence que sont les malades cancéreux, les programmes des opérations chirurgicales ou les malades chroniques nécessitant des soins soutenus et pointus.
Mais est-ce à dire que désormais la pandémie est derrière nous ? On serait tentés de répondre par l’affirmatif, au vu de ces derniers développements. Mais c’est bien là l’erreur à ne pas faire. Car rien n’est joué. Absolument rien. La chose est d’autant plus compliquée quand on sait le peu de discipline dont on fait preuve les Algériens quant à l’observation des gestes barrières au plus haut de la vague. Ce vent d’accalmie pourrait donc compliquer encore plus les choses, en aggravant le refus de se faire vacciner et l’abandon total du port du masque et les autres mesures de prévention. Un état de fait qui remettra totalement en cause les avancées (même timides) de la lutte contre ce maudit virus, qui non seulement est toujours présent, mais qui peut encore développer d’autres variants beaucoup plus virulent que l’Omicron. Et quand on sait que moins de 30% de la population est vaccinée chez nous, on peut alors craindre le pire. Alors encore une fois gare au relâchement et à l’abandon des campagnes de sensibilisation, notamment la nécessité de se faire vacciner.
Par Abdelmadjid Blidi