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Pr Belhadj à propos de la fin de la pandémie de la Covid-19 en Algérie:
«Il faut attendre entre 3 à 6 mois pour se prononcer»

Le nombre des contaminations en Algérie est à son plus bas niveau. Avec seulement 5 nouveau cas de contamination par la Covid-19, aucun décès n’a été enregistré selon le bilan du ministère de la Santé rendu public mardi dernier.

Certaines voix estiment, que vue cette forte baisse en termes de contamination, la pandémie arrive à son terme dans le pays. Le Pr Rachid Belhadj, Directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha, se veut prudent et affirme qu’il faut attendre jusqu’à six mois pour se prononcer. «Nous sommes en train de vivre les moments tant attendus. Nous enregistrons actuellement des taux très faibles par rapport aux quatre vagues précédentes ; mais nous n’avons pas encore atteint le zéro cas pendant une période de trois mois. Selon les données scientifiques, il faut attendre au moins de trois à six mois pour se prononcer», a indiqué le Pr Belhadj.
Intervenant sur la chaîne III de la Radio nationale, le praticien a affiché son souhait de voir «l’état d’urgence sanitaire levé» vu la forte baisse des contaminations. Il a indiqué qu’après la fin de cette pandémie, il faut réaliser d’autres objectifs tel que la révision du système de santé. «Il est temps de tirer des leçons sur le côté positif et négatif de l’expérience de la lutte contre la pandémie qui a duré plus de 28 mois et réfléchir à améliorer notre système de santé en prenant compte la réalité du terrain et en fonction de nos moyens humains et matériels», a-t-il déclaré.
Il a affirmé que les professionnels de la santé se penchent sur la nécessité de trouver des mécanismes pour mettre en place un système de santé qui soit humain qui doit être basée sur la générosité et surtout la revalorisation de la ressource humaine. «Nous, en tant que professionnels de la santé, nous sommes en train de négocier avec nos tutelles, c’est-à-dire les hospitalo-universitaires (Secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur) pour savoir comment proposer un système de santé qui soit humain. C’est très important pour nous, il ne doit pas être brusque mais basé sur la générosité et l’entraide et aussi penser à la revalorisation de la ressource humaine», a-t-il détaillé.
Le Pr Belhadj a insisté que la revalorisation de la ressource humaine dans tous ses paliers, à savoir le cadre de la formation et le suivi. Il a plaidé aussi à mieux rémunérer les membres du corps médical pour éviter les départs vers le secteur privé ou vers l’étranger. «J’insiste sur la revalorisation des ressources humaines dans le secteur de la santé et de l’enseignement supérieur», a-t-il déclaré.
Il a indiqué dans ce sillage que la priorité accordée aux services des urgences par le président de la République et le ministre de la Santé replace l’humain au centre du système de santé. « Les urgences, c’est la première vitrine dans un système de santé. Le Pr Belhadj a appelé aussi à réformer la gestion administrative et financière des structures hospitalières en instaurant l’obligation de résultat. «Nous demandons de mettre en place l’évaluation ; si un service fonctionne bien, il faut l’encourager. Mais lorsqu’un service n’est pas rentable, il faut agir», a-t-il souligné.
Le praticien a affirmé, au sujet des pénuries récurrentes de produits et d’équipements médicaux, que les structures hospitalières ne sont pas à l’origine des pénuries, précisant qu’elles sont généralement causées par des lourdeurs administratives. Il a appelé enfin à l’ouverture d’un couloir vert pour l’importation des produits sensibles et l’allégement des procédures.
Samir Hamiche

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