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USM Bel Abbés:
Il y a 36 ans, le 3 mai 1985, nous quittait Dr Hassani Abdelkader

Nationaliste, politicien, médecin, maire, et dirigeant d’un club de football auquel il a donné un nom à l’échelle nationale et maghrébin, il y a tout juste 36 ans que l’emblématique président de l’USM Bel Abbés, feu Dr Hassani Abdelkader quittait ce monde en laissant un parcours hors pair.

Né le 23 septembre 1920 à Sidi Bel Abbés, fils d’un cultivateur et issue d’une famille modeste composée de trois sœurs et deux frères, feu Hassani Abdelkader fut l’un des rares autochtones qui ont pu achever leurs études supérieures durant l’ère coloniale. D’abord, il entama ses études à l’ex école Turgot, actuellement baptisée El Ghazali, avant de poursuivre son cycle scolaire au sein du lycée voisin Azza Abdelkader (ex Laperrine). Puis, il brilla outre mer dans sa spécialité de médecine notamment en France à Mulhouse et à Strasbourg. Il décrocha ainsi son diplôme de médecin en 1948. C’était donc l’heure au retour au bercail où il débuta sa carrière à la tête du premier club de la ville, l’USMBA. Le déclenchement de la guerre de révolution fut un tournant dans la vie du docteur. Il y participa corps et âme et son rôle fut de prodiguer les soins nécessaires aux moudjahidines. Sa mission dépassa les frontières et il suivit ce même dévouement à Tunis, lieu de son exil temporaire.

Sur le sol tunisien, il exerça sa mission de militant de la cause nationale comme médecin dans la base de l’est à Tunis. Les membres sanguinaires de l’OAS (Organisation Armée Secrète) ripostèrent aux activités nationalistes du docteur en mitraillant et incendiant la demeure familière faisant ainsi plusieurs blessés.

Après les cinq années d’exil (de 1957 à 1962), c’est le retour de l’enfant prodige. Depuis, c’est une autre page de gloire de l’USM Bel Abbés qui s’inscrit sous son ère. Lors des premières élections locales du 5 février 1967, il fut élu le premier maire de la ville de Sidi Bel Abbés. Sa carrière politique se poursuit comme membre de la première APW lorsque Sidi Bel Abbés a été promue wilaya, en 1974 car, auparavant, elle dépendait administrativement d’Oran.

Il fut ensuite député lors des législatives de 1982. Etant un politicien farouche, il fut nommé “le bâtisseur” grâce à ses innombrables projets réalisés durant son mandat à l’APC, à l’APW et au parlement. Maire, il engagea une révolution au vrai sens du terme, luttant contre le chômage, créant des unités de production de carrelage, des menuiseries, entre autres. Il bâtira en deux ans, avant la fin de son mandat, le double des écoles primaires que la France coloniale avait construites durant plus d’un siècle.Il réalisa le projet d’agrandissement du stade des trois frères Amarouche (ex Paul André), qui de 500 places a atteint les 15.000 places et le lancement du stade 24 Février 1956 «OPOW», inauguré le 19 juin 1981 par le président Chadli Bendjedid, lors de la finale de la coupe d’Algérie ASC Oran – USK Alger, actuellement ASMO et USMA.

Feu Hassani Abdelkader se distingua par ses 27 ans à la tête du club phare de la Mekerra. Un président qui reste dans les annales de notre sport roi. Son grand coup fut le recrutement du meilleur joueur du monde à l’époque, la perle noire marocaine, feu Larbi Benbarek. C’était d’ailleurs le début d’une longue carrière de président de l’USMBA et une riche période du club. De la division honneur, l’Union réalisa accession après accession et rejoint pour la première fois l’élite. A cette époque, toute l’Algérie vibrait au dribles des Kalem, Lalmas et scie. Mais c’est une formation belabbésienne qui montrait ses griffes et parvenait même à jouer les premiers rôles sous la présidence du docteur.

Ce fut grâce à un riche effectif qu’il est parvenu à réaliser la première accession de l’USMBA en élite en 1966, dont on cite des joueurs de talents tels Khelladi Kaddour, Abdi Djillali, Bekkar Cheikh, l’international tunisien Hamadi Hénia, Miloud Hamri, Soudani Cheikh, Fellah Djillali et une longue liste de grands joueurs. Feu Abdelkader Hassani s’est éteint le 3 mai 1985 à l’âge de 64 ans.
B. Didène

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