Inconscience totale

Pour beaucoup de spécialistes, de médecins et d’épidémiologistes l’Algérie ne pourra pas échapper à une nouvelle vague de la pandémie de la covid -19. Tous les ingrédients d’un pic de contamination s’entassent les uns après les autres depuis un certain temps déjà.
Il faut dire que les Algériens en ont terminé avec l’observation des gestes barrières depuis très longtemps maintenant. Désormais ni bavette, ni distanciation physique, ni lavage des mains ne sont respectés dans le pays. Les Algériens vivent comme si la pandémie n’existait plus. Ils ne font plus aucun effort en ce sens, et surtout ne sont pas mis dans l’obligation de s’y conformer par les autorités publiques.
En effet de moins en moins, les politiques ouvrent le sujet de la pandémie. Ministres concernés et hauts responsables brillent depuis plusieurs semaines par leur absence sur le sujet. Ils n’en parlent presque plus ou très rarement. Il reste quelques membres du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus qui tentent encore d’attirer l’attention sur les dangers qui guettent le pays, si la situation actuelle continue de sévir et si le laisser-aller se généralise encore plus.
Le comble aujourd’hui, c’est de revoir des idées insensées reprendre le dessus sur toutes les logiques, avec le retour de cette prétendue inexistence de cette maladie du coronavirus. Une idée qui, bizarrement, fait son chemin, comme jamais, au sein de la population. Pour beaucoup d’Algériens aujourd’hui, cette pandémie n’a jamais existé ou tout au moins n’existe plus depuis quelques mois. Les gens en sont tellement convaincus qu’ils sont passés désormais à une autre étape.
Non seulement on n’observe plus aucun geste barrière, mais de plus en plus, les gens refusent de se vacciner. Cédant à un abattage sans pareil sur les réseaux sociaux, quant à la dangerosité supposée des vaccins, les citoyens ne sont pas emballés d’ aller se faire vacciner. On ajoute ainsi un problème à un autre problème, au moment où les structures de santé connaissent déjà une saturation de leurs structures d’accueil et où les malades de la covid sont priés de se confiner chez eux.
L’heure est grave et l’automne prochain risque d’être chaotique pour tout le pays, si la courbe actuelle n’est pas inversée dans les jours à venir. Nous allons tout droit vers la catastrophe et, pour notre malheur, nous n’en sommes aucunement conscients.
Par Abdelmadjid Blidi