A la une

Ivan NALITCH, chef de la mission économique de la Russie en Algérie à Ouest Tribune : «Notre mission est de booster les relations bilatérales entre nos deux pays»

La 12ème édition du Salon et Conférence sur l’énergie et l’hydrogène en Afrique et en Méditerranée NAPEC 2024 s’est tenu du 14 au 16 Octobre au Centre des Conventions d’Oran. Il a connu une grande réussite, en matière de rencontres et d’échanges, de participation et de signature de conventions.

Cette édition qui a enregistré la participation de 22.000 opérateurs dont des représentants de 217 entreprises venus de 54 pays, à savoir des opérateurs et des industriels du secteur des hydrocarbures, de l’énergie, des énergies renouvelables ainsi que des secteurs supports comme l’assurance, le transport et logistique, les finances etc… Signalons que le salon a enregistré plus de 16.000 visiteurs selon les organisateurs, la plupart étant des professionnels actifs dans les domaines industriels et des services. En marge de ce rendez-vous économique de grande envergure, nous avons rencontré M.Ivan NALITCH Chef de la mission économique de la Russie en Algérie, qui est chargé du développement de la coopération économique et commerciale entre l’Algérie et la Russie, qui a visité les stands des entreprises russes présentes au salon. Ouest-Tribune a profité de l’occasion pour lui poser quelques questions par rapport aux perspectives de la coopération bilatérale entre les deux pays, sachant que les relations algéro-russe ont toujours été bonnes sur le plan économique et historique, surtout avec des relations qui remontent à l’époque de la lutte de l’Algérie pour l’indépendance et jusqu’à la dernière visite du Président Abdelmadjid Tebboune à Moscou, une visite inscrite dans le but d’élargir et approfondir les relation entre les deux pays :

Ouest-Tribune: Comment avez-vous trouvé le salon cette année ?

Ivan Nalitch: Le Salon NAPEC est un événement de renom dans la région qui attire de plus en plus de participants. Dans ce cadre j’aimerais souligner l’importance de la participation aux événements économiques qui se tiennent de temps en temps, que ce soit ici en Algérie ou en Russie. Et je trouve que le NAPEC, présente une bonne opportunité pour les entreprises algériennes afin d’établir des contacts et discuter sur un partenariat éventuel avec des leaders de l’industrie russe, dans les domaines de l’énergie, et les nouvelles technologies, etc…Et vu l’intérêt accru envers l’Algérie de la part de ses partenaires traditionnels, ce salon est aussi une belle occasion pour découvrir les nouvelles technologies de pointe dans le secteur énergétique en général, quant aux participants étrangers, le salon leur donne l’opportunité de se présenter et de discuter les axes potentiels de la coopération

Ouest Tribune: Est-ce que les entreprises russes portent un grand intérêt au Salon NAPEC ?

Ivan Nalitch : Les producteurs russes comprennent que s’ils veulent travailler sur le marché algérien il faut être visible. Quelques entreprises russes ont exprimé leur volonté de participer au salon, malheureusement et pour certaines raisons, «MODUL compagnie» est la seule société russe qui a pu participer. Quelques autres sociétés ont envoyé leurs spécialistes pour visiter le salon et prendre contact pour y participer peut-être l’année prochaine.

Ouest Tribune: Quels sont les axes potentiels de la coopération bilatérale dans le secteur énergétique ?

Ivan Nalitch: La Russie et l’Algérie ont beaucoup à développer ensemble en matière de coopération économique et commerciale. Du côté russe, différents types de coopérations sont disponibles, sachant que la communication institutionnelle est bien établie entre nos deux pays où de hauts représentants des deux parties s’échangent pendant les forums internationaux. Des cadres techniques de Sonatrach et ses filiales visitent souvent le salon industriel international « INNOPROM » en Russie, pour chercher d’éventuelles opportunités de coopération, même chose dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz. La société «GAZPROM» travaille activement en Algérie et s’apprête à passer à l’étape d’exploitation d’un gisement de gaz, ce qui a été confirmé par le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) lors de sa participation à la Semaine russe de l’énergie en septembre. Il y a certaines autres entreprises qui ont exprimé aussi leur intérêt à la réalisation de projets en Algérie, mais elles sont toujours en cours d’étude. Les entreprises russes spécialisées dans différents secteurs y compris sur les systèmes d’augmentation et l’efficacité de la production pétrolière, service de puits et autres, manifestent ainsi leur intérêt pour une coopération avec l’Algérie. Pour établir cela, elles sont malheureusement confrontées à un certain nombre d’obstacles, parmi lesquels la certification des équipements, par exemple. Cependant, la Représentation Commerciale de la Russie en Algérie en tant qu’institution publique russe concernée continue de travailler avec la partie algérienne sur cette question. Pour cela, nous espérons que nous pourrions éliminer tous les obstacles qui gèlent notre coopération dans le secteur énergétique et hydrocarbures plus précis, en tenant compte de la déclaration de partenariat stratégique approfondi signée par les Présidents des deux pays lors de la visite de Monsieur le Président Tebboune, en été 2023.

Ouest-Tribune:/ La nouvelle loi sur l’investissement présente-t-elle des avantages et des garanties aux entreprises russes pour être présentes sur le marché algérien ?

Ivan Nalitch: La mission économique russe en Algérie, en tant qu’organisme principal dans le domaine de la coopération économique et commerciale entre nos deux pays, aide les entreprises russes à trouver des partenaires algériens. C’est vrai que les entreprises russes s’intéressent plutôt à des opérations purement commerciales, mais nous les incitons également à étudier les opportunités d’investissements et d’installation en Algérie, dans le cadre de la nouvelle loi d’investissement et eu égard aux différentes zones de libre-échange dont l’Algérie fait partie. À mon avis, nous manquons de contact direct entre les milieux d’affaires des deux pays.

Ouest-Tribune: Quels sont les secteurs d’activité d’investissement qui intéressent les entreprises russes hors le domaine de l’énergie?

Ivan Nalitch: Les domaines d’intérêt commun ne manquent pas, tant sur le plan économique que commercial, d’autant plus que la nouvelle loi relative à l’investissement offre d’importants avantages ainsi que des garanties aux entreprises étrangères qui souhaitent investir en Algérie. Je dois noter aussi que les entreprises russes espèrent développer les relations commerciales entre l’Algérie et la Russie, et notre mission est de trouver les secteurs qui peuvent intéresser les entreprises russes à titre d’exemple l’agriculture, l’énergie, pharmaceutique, transport et autres. On cherche aussi les opportunités de faire introduire les produits russes en Algérie.

Ouest-Tribune: Pour résumer, vous êtes le chef de la mission économique, comment voyez-vous le futur des relations économiques entre l’Algérie et la Russie ?

Ivan Nalitch: La mission principale de notre organisme est d’accompagner les exportateurs russes dans leurs demandes vis à -vis de leurs partenaires algériens. Les exportations vers l’Algérie ne sont pas du tout faciles, la politique de l’État par rapport à la protection de la production nationale exige de nouvelles approches. On travaille pour sensibiliser les entreprises russes à diversifier leurs stratégies et étudier différentes options y compris le partenariat avec les entreprises algériennes, de la localisation… La représentation commerciale de la Russie en Algérie fait des efforts pour développer les relations économiques et commerciales entre les deux pays, en espérant une croissance des échanges, et un développement de la coopération économique entre la Russie et l’Algérie. Finalement, je voudrai féliciter votre journal à l’occasion de son 33ème anniversaire et je lui souhaite une longue vie.

Entretien réalisé par : Hiba Bensalem

Related Articles

Back to top button