Plusieurs voix ont interpellé ces dernières semaines Joe Biden, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier à la tête des États-Unis et sa future administration, pour ne pas prendre en compte la décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté prétendue du Maroc sur le Sahara occidental.
Un nouvel appel dans ce sens a été adressé au président élu, mardi dernier, par l’ancien Conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton. Ainsi, Bolton a appelé, au cours d’une conférence de presse tenue au Foreign Press Association, l’administration Biden à annuler la proclamation du président sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Pour Bolton, l’administration Biden doit corriger l’erreur de Donald Trump. «L’abandon par l’administration Trump des engagements concernant la question du Sahara occidental est une erreur que l’administration Biden devrait corriger», a-t-il déclaré.
Il est à rappeler que l’annonce du président sortant, faite le 10 décembre dernier, était liée à la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste.
Dans ce sillage, Bolton a indiqué œuvrer pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, rappelant avoir travaillé avec l’ancien envoyé personnel du SG de l’ONU, James Baker pour arriver à cet objectif.
Il a estimé que les Etats-Unis ne devraient pas ouvrir un consulat dans les territoires occupés et ne devaient plus parler, lors de leurs interventions à l’ONU, de «l’autonomie» du Sahara occidental mais plutôt de l’autodétermination du peuple sahraoui, un objectif «pour lequel a été créé la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) en 1991».
Il convient de rappeler dans ce sillage que John Bolton a assuré le 16 décembre dernier, dans une tribune publiée dans le magazine en ligne, Foreign Policy que «la meilleure chose à faire pour Biden dès son investiture serait d’annuler la décision (sur la question sahraouie). Ce ne sera pas facile étant donné les attentes, mal inspirées, du côté de Rabat et (d’Israël). Si Biden veut faire un revirement de 180 degrés, il devra le faire immédiatement après son installation, cela minimisera les dégâts».
Il a affirmé que la politique américaine est minée par la reconnaissance de Donald Trump.
«La reconnaissance par Trump de la souveraineté marocaine (sur le Sahara occidental) mine dangereusement des décennies d’une politique américaine soigneusement mise au point», a-t-il également estimé, notant que «l’approche désinvolte (de Trump) visant à annoncer une autre victoire superficielle provoquera d’importants problèmes de stabilité au Maghreb». «C’est ce qui se produit lorsqu’un amateur prend en main la diplomatie américaine», avait-il conclu.
Samir Hamiche