La clochardisation avancée des espaces urbains
Plus de 600 plaques publicitaires, d’information, d’orientation et autres plaques d’indication accrochées anarchiquement sur les façades des immeubles, des poteaux électriques et même des troncs d’arbres ont été déboulonnées et enlevées durant les trois premiers mois de la campagne d’éradication des points noirs lancée par les services de l’APC d’Oran.
Une campagne, nous dit-on, qui se poursuit encore et qui à ce jour a permis d’éradiquer plus de 200 obstacles , bornes en béton, chaînes, et autres éléments installés illicitement pour empêcher le libre stationnement des véhicules et la libre circulation des usagers de la route et des piétons. On ne peut bien évidemment qu’ applaudir à cette initiative ordonnée par une circulaire ministérielle visant à «améliorer l’image des centres urbains».
On sait, depuis des décennies, que le paysage urbain de la capitale oranaise n’a jamais cessé de se détériorer, de se dégrader et de se clochardiser au rythme du laxisme ambiant et du recul incessant des valeurs de la citoyenneté responsable et du respect de l’environnement.
Un peu partout à travers les quartiers, les anciennes cité d’habitat et même les nouveaux pôles d’habitat regroupant les occupants de bidonville relogés, on ne peut que déplorer l’envahissement de l’espace par la laideur et la nonchalance effrayante propre à la culture des cités dortoirs ou des ghettos connus sous d’autres cieux. Pourquoi, se demandent bon nombre d’Oranais outrés par cette fatalité de l’échec et de la régression, d’anciens quartiers, comme «St Hubert», «les Castors» ou «les Palmiers», jadis connus pour leur «élégance urbaine», leur belles activités sportives et culturelles, et leur calme sans pareil ont été au fil des ans transformés en espaces où ne règnent plus que le chaos et les transgressions aux règles élémentaires du vivre ensemble dans le bien-être et l’épanouissement collectif.
Les Oranais, parmi les plus anciens, se souviennent de ces anciens terrains de basket, de hand ball, volley, boulodromes, et autres «patronages » qui existaient jadis pour le bonheur des amateurs et la réussite des animations collectives. Enlever des panneaux accrochés anarchiquement ou des bornes de béton posées illégalement est certes une bonne initiative. Mais cela est loin de suffire à restaurer le paysage urbain terni dans la plupart des quartiers, comme aux HLM/USTO, par le délabrement des trottoirs et des allées, les ordures jetées et abandonnées, les tas de détritus et de déblais, le règne du commerce informel et la clochardisation avancée…
Par S.Benali