Sport

Après un match de folie:
La France éliminée en huitièmes par la Suisse aux tirs

Au terme d’un match incroyable, la France a été éliminée en huitièmes de finale de l’Euro par la Suisse aux tirs au but (3-3 a.p., 4-5 aux t.a.b.). La rencontre, extraordinaire, marquera l’histoire de la compétition. Le match : 3-3 a.p., 4-5 aux tirs au but Ce fut incroyable, majestueux, extraordinaire, désespérant, aussi, et au final, les Bleus et leurs supporters n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.

La France est championne du monde en titre, elle figurait évidemment parmi les favoris de l’épreuve, mais elle a pris une sacrée claque, ce lundi, et la porte avec, au terme d’un scénario de dingue face à la Suisse (3-3 a.p., 4-5 aux t.a.b.). Donnant le bâton pour se faire battre pendant près d’une heure face à une machine parfaitement huilée, les Bleus ont à un moment tout renversé, portés par la grâce retrouvée de plusieurs de leurs joueurs, avant de craquer, puis d’être emportés au terme d’une séance de tirs au but. D’entrée, le début de match a diffusé l’impression d’une partie non maîtrisée par la bande à Didier Deschamps.
En perdition dans un schéma avec trois défenseurs centraux, incapable de réaliser la moindre action digne de son nom, la France s’est d’ailleurs logiquement retrouvée punie par Seferovic. Les Bleus étaient fébriles et cette ouverture du score le symbolisait parfaitement, avec un Pavard bien loin au marquage et un Lenglet mangé dans le duel par l’attaquant du Benfica (0-1, 15e). La suite de la première période ? Un néant chez les hommes de Didier Deschamps. Le remplacement à la pause du défenseur du Barça par Kingsley Coman, signifiant la fin de la défense à trois, n’a rien changé dans un premier temps. Car les Helvètes ont eu une occasion en or de porter la marque à 2-0. Mais Lloris a réalisé un miracle sur penalty (voir ci-dessous), et puis tout a semblé basculer en l’espace de trois minutes grâce à un sensationnel Benzema (voir ci-dessous).
La France venait de basculer en tête et Paul Pogba portait le score à 3-1 d’une frappe monstrueuse de 25 mètres (75e). Le match était plié ? Il n’en était rien. Ce diable de Seferovic a redonné espoir à la Suisse d’une nouvelle tête puissante (3-2, 81e), et Gravanovic a mis dans le vent Kimpembe d’un crochet, avant d’ajuster admirablement Lloris (3-3, 90e). Tout était à refaire, et c’était terrible. La France a pourtant failli arracher dans la foulée la victoire mais Coman, d’une reprise au bout du bout du temps additionnel, a envoyé le ballon sur la barre transversale (90e+4).
La prolongation a été irrespirable, marquée par la volonté de Coman de ne pas quitter le terrain, marquée aussi par des actions des deux côtés, à l’image de cette grosse occasion manquée par Mbappé (110e). Le sort de cette rencontre sensationnelle s’est décidé lors de la séance des tirs au but. La France n’en avait plus disputée depuis la finale de la Coupe du monde 2006, et elle s’était mal finie (1-1 a.p., 3-5 aux t.a.b.).
Ce lundi soir, malheureusement, Mbappé a succédé à Trezeguet et l’histoire s’est répétée. Le joueur : Benzema avait pourtant tout fait Il avait peiné à retrouver le chemin des filets pour son retour en sélection, et son doublé face au Portugal (2-2) avait eu valeur d’exécutoire. Mais ce qu’a fait Karim Benzema, ce lundi soir, a été encore plus grand : les Bleus étaient sous l’eau quand l’attaquant du Real Madrid leur a permis de sortir de l’apnée. Depuis des années, le public de Santiago-Bernabeu se régale de ses gestes élégants, tout en toucher, et c’est sur l’un d’eux que l’attaquant a remis son équipe à l’endroit. Servi en profondeur par Mbappé, le ballon lui est arrivé derrière le corps et, forcément, 99 % des joueurs n’auraient pu conclure l’action. Mais le buteur des Merengues dispose d’un talent hors du commun : d’un contrôle extraordinaire de la jambe arrière, il est parvenu à se remettre le ballon dans le sens du jeu, avant d’ajuster Sommer d’un petit piqué du gauche (1-1, 57e). Deux minutes plus tard, après une frappe de Griezmann déviée par le gardien suisse, il était à l’affût au second poteau pour placer la France en tête (2-1, 59e). « Les buts, c’est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps », avait déclaré Cristiano Ronaldo. Son ancien partenaire au Real Madrid lui a donné raison. Mais comme le Portugais, « Benz » ne sera pas au rendez-vous des quarts de finale. Déjà menée 1-0, la France se retrouve au bord du gouffre avant l’heure de jeu.
Oui, Mbappé vient de s’effondrer dans la surface suisse, mais si le VAR interpelle l’arbitre, c’est pour un contact survenu plus tôt dans l’action, à l’exact opposé du terrain. Pavard a bien fauché Zuber, et M. Rapallini, après visionnage des images, désigne le point de penalty. Ricardo Rodriguez s’élance, tire puissamment à ras de terre sur sa gauche. Incapable de repousser le moindre des 15 derniers penalties concédés par les Bleus quand il était sur le terrain, Hugo Lloris se propulse sur sa droite et détourne le tir, maintenant la France en vie.
Une heure plus tard, sur sa lancée, le gardien aurait pu endosser le costume de héros. Mais il n’est pas parvenu à repousser la moindre des tentatives des Suisses aux tirs au but. 67 Cela faisait 67 ans que la Suisse ne s’était plus qualifiée à l’issue d’un match à élimination directe dans une grande compétition internationale.

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