EDITO

La Libye et le dialogue inclusif

Le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Yunus Al-Menfi, effectue une visite de deux jours en Algérie.
Reçu par le président Tebboune qui lui a réservé un accueil solennel, M. Al-Menfi doit savoir toute l’importance qu’accorde l’Algérie à situation qui prévaut en Libye.
En proposant à tous les acteurs libyen une sortie de crise à travers un processus de réconciliation nationale, Alger sait combien il est essentiel de ne pas mêler des puissances étrangères aux différends inter-libyens.
De fait, cette visite constitue une reconnaissance de Tripoli du bien fondé de l’approche algérienne.
Mais il est, cependant, entendu qu’un processus de dialogue inclusif, tel que proposé par l’Algérie nécessite de la part des acteurs libyens un sens élevé de l’intérêt national et un attachement très fort à l’idée de la nation et de l’Etat.
Mais force est de constater que depuis l’invasion de la Libye par les forces de l’Otan, les Occidentaux ont tôt fait de détruire toute notion d’Etat et privilégier l’esprit clanique et tribal dans toutes les sphères de la société libyenne.
En instrumentalisant une poignée de personnalités locales, la France, la Grande Bretagne et les Etats Unis ont composé un gouvernement de toute pièce à Benghazi, mis la communauté internationale face à fait accompli et dissout dans l’esprit des Libyens l’idée même d’une armée unitaire.
Ce sont les milices appuyées par des Etats étrangers qui font et défont les situations politiques à coup d’affrontements aux abords de Tripoli.
Il faut savoir, en effet, que la capitale de la Libye pullule de gens en armes qui patrouillent dans les 4X4 exhibant à qui veut douter de leur influence leurs Kalachnikovs.
Ce n’est pas là le seul reproche que l’on peut faire à cette « démocratie naissante», comme la qualifie le sinistre Bernard Henri Lévy.
Il y a aussi ce caprice des Katibates de la « révolution » qui pendant longtemps ont affiché clairement leur empressement de dépecer le pays en se disant maîtres de tel ou tel autre région du pays.
Il devient clair qu’après onze années de chaos, la Libye de Al-Menfi a réellement sombré dans les abysses d’une guerre civile qui ne dit pas son nom.
Une guerre appuyé par des puissances étrangères qui agissent tels des marionnettistes qui font bouger leurs hommes et les font agir selon les intérêts de l’Occident ou de l’Orient.
Les citoyens libyens, dont des centaines ont visité l’Algérie en touristes durant cet été, ont besoin de vivre dans un pays qui dispose d’un État stable et qui aspire au développement.
Les Libyens ont ce droit et doivent en bénéficier.
L’Algérie leur tend la main et leur fait la proposition de dialoguer entre eux et de rejeter toutes les ingérences.
C’est le seul moyen de sortir victorieux de la crise…
Par Nabil.G

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