Le répugnant, s’identifiant à travers d’exécrable amoncellement d’ordures ménagères et autres détritus, constitue l’essentiel du spectacle qui s’offre au regard, désormais passif, dans les boulevards, rues et places publiques du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck.
Ce putride état de fait a été enfanté par la flagrante et inexpliquée irrégularité de la rotation des camions chargés de la collecte des ordures ménagères ainsi que la criarde insuffisance de cantonniers, voire carrément leur absence dans la grande majorité des localités et des quartiers essaimés à travers ladite municipalité.
Cette ostentation nauséabonde, piètre réalité du terrain, exaspère grandement la population. Des habitants ne cessent, par le biais de leurs représentants et des requêtes, de dénoncer la dégradation de leur cadre de vie et celui de l’environnement. Cet inconvenant fétide contribue sordidement à l’enlaidissement des paysages de cette municipalité où désormais il ne fait plus bon y vivre. Selon le constat établi sur le terrain, dans certaines zones, les trottoirs sont en grande partie tapissés d’ordures, provenant des sachets poubelles éventrés par des animaux nuisibles et de cannettes de bière.
L’odorat et la vue sont lamentablement agressés, sans pour autant susciter une quelconque réaction à même de tenter de sauver ce qui reste des branlants meubles. Et comme le ridicule ne tue point, des dépotoirs en parpaing, ressemblant à s’y méprendre à de petits mausolées, décriés par la population, réalisés contre vents et marées sur les trottoirs des principales artères et autres rues, sont venus ajouter leur grain de sel à cette anarchie nauséabonde et ce, en se transformant comme prévu en de véritables points noirs, où les chiens errants, les chats de gouttière et les rats à la morphologie impressionnante se disputent rageusement la pitance. Ce piteux désordre aux odeurs pestilentielles est majoré avec les actes d’incivilité perpétrés par les dénués de savoir vivre à la mine revêche, qui dépose ces ordures n’importe où et n’importe quand.
La stagnation de liquide visqueux, qui découle des sachets poubelles étripés, contribue ignoblement à empuantir l’air au point de devenir irrespirable. Des riverains mènent régulièrement des opérations de volontariat, qui s’avèrent malheureusement insuffisantes en raison de la limite de leurs moyens matériels, pour tenter un tant soit peu de redorer le blason terni de leur lieu de résidence.
« Nous avons perdu espoir quant à une réaction des responsables concernés, qui sont chargés d’endiguer cette situation de pourrissement, au sens concret du terme, qui perdure depuis trop longtemps » ont fait remarquer nos interlocuteurs sur un ton sarcastique.
Dans cette anarchie morbide, l’incivisme et son fidèle compagnon l’inculte se donnent impunément à cœur joie allant jusqu’à commettre sans sourcilier des infractions aux retombées néfastes sur le cadre environnemental. Suprême ironie, ce putride état de fait a pris des proportions démesurées avec l’avènement de la pandémie du Covid-19 et ce, avec tous les graves conséquences qui en découlent. « Ils regardent toujours le doigt montrant la lune et claironnent à qui veut les entendre que nous devons respecter les règles de lutte sanitaires contre le funeste coronavirus » ont déploré avec amertume et répulsion des riverains du quartier commandant Ferradj, communément appelé douar Maroc, qui végète lamentablement dans une désuétude extrême. Il importe de noter également sur ce sordide volet que le wali d’Oran a, lors d’un briefing ayant eu pour cadre l’hémicycle en fin de semaine dernière, mis en garde les concernés par cette affligeante situation et ce, en les exhortant de sortir de leur torpeur , tout en soulignant en substance « que les auteurs d’incartades s’exposent à des poursuites judiciaires et que des enquêtes de police seront déclenchées pour situer les responsabilités dans cette saleté ostentatoire ».
Rachid Boutlélis