La restructuration urbaine des vieux quartiers de bidonvilles
Les trois dernières années ont été marquées par la relance de plusieurs projets de logements à l’arrêt à Oran depuis des années. Ces efforts ont été couronnés par la remise de plusieurs milliers de logements, toutes formules confondues.
Selon une récente déclaration du wali d’Oran, plus de 28.000 logements toutes formules confondues ont été distribués durant les deux dernières années. Dans sa déclaration à l’occasion de la distribution de 5.225 logements dans le cadre de la célébration de la fête de l’indépendance, le wali a réitéré l’engagement des pouvoirs publics en faveur de l’amélioration des conditions de vie des habitants, notamment en luttant contre l’habitat précaire. Il est vrai que depuis septembre 2021 à ce jour, des milliers de mal-logés, dans plusieurs quartiers et communes de la wilaya d’Oran ont bénéficié d’un logement décent. Mais c’est surtout la lutte contre l’habitat précaire et les constructions illicites qui reste installée au cœur de cette politique de réalisation et d’affectation de nouveaux logements. On a ainsi appris que 2.500 familles du célèbre bidonville Ras El Aïn ont été enfin relogées.
Une opération attendue depuis longtemps qui devait permettre de lancer le grand projet de restructuration urbaine de toute cette zone de bidonvilles en constante propagation.
On sait que d’autres anciens bidonvilles ont été éradiqués après des décennies de tâtonnements, à l’image des chalets de cette ancienne cité universitaire, la CUMO, qui a donné son nom au site abandonné et livré au squat et à la régression.
Aujourd’hui, seuls les Oranais parmi les plus âgés connaissent l’histoire et le parcours de cette ancienne infrastructure des œuvres universitaires transformée en bidonville par la grâce du vieux système de prébende et de dérives organisées dans l’impunité. «Esbika» et «Esabkha» à Es-sénia, «Haouch Lesnami» à Sidi Maarouf, ou même «Batimate Taliane» à Es-Seddikia sont autant de sites ayant fait l’objet d’opérations de relogement glorieusement inscrites en défis majeurs dans la politique locale de l’habitat.
Des opérations qui n’ont cependant pas permis à ce jour de relancer le fameux projet d’aménagement urbain du périmètre Les Planteurs-Ras El Aïn, qui serait toujours inscrit à l’ordre du jour selon de récentes déclarations du wali.
Un projet annoncé depuis des lustres mais qui tarde à se concrétiser et reste pénalisé par des spéculations et des polémiques autour de l’occupation et de l’aménagement des parcelles foncières qui seront récupérées après relogement et démolition des bidonvilles.
Pour bon nombre d’observateurs, la politique d’éradication de l’habitat précaire serait encore loin d’atteindre les objectifs escomptés en matière d’urbanisation et d’aménagement du territoire.
La restructuration urbaine des vieux quartiers de bidonvilles de Ras El Ain et des Planteurs est l’un des plus anciens projets oranais, en attente depuis près de cinquante ans!
Par S.Benali