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Pause de parapets au niveau des accès vers la mer à Aïn El Türck:
La société civile se dit indignée par les «murs de la honte»

Selon un représentant de la société civile de la commune d’Aïn El Türck, Mr Rachid Far, une demande d’audience a été déposée ce jeudi auprès du cabinet du chef de daïra dans le but d’obtenir une entrevue avec le premier responsable de l’administration locale et en débattre de la décision de pause de parapets géants en béton au niveau des accès vers la mer de la commune d’Aïn El Türck.

Plusieurs associations locales activant dans le chef lieu de la daïra, dont celle de l’Environnement, se sont inscrites dans cette optique, confiera notre interlocuteur, et afficheraient leur indignation et à travers elles, celle d’une grande partie de la population, suite à cette décision d’ériger, ce qu’elles qualifient de « murs de la honte », pour schématiser ces blocs géants en béton hauts de 04 mètres pourvus d’une petite ouverture en guise de porte d’accès.
L’opération a concerné plusieurs accès allant de la plage de Trouville à celle de Cap Falcon. Il y a lieu de rappeler que la raison principale ayant motivé les autorités locales à installer ces parapets géants, consistait à rendre inexploitables les accès vers la mer auxquels recourraient les réseaux de passeurs d’émigrants clandestins pour acheminer vers la plage leurs équipements de navigation, dont principalement les embarcations et les moteurs en plus d’autres ustensiles. Toutefois, et bien que la question sécuritaire ne souffre d’aucune équivoque, notamment face à l’ampleur qu’a pris le phénomène de l’émigration clandestine vers les côtes ibériques avec toutes les dramatiques conséquences issues des pertes en vies humaines, il est d’une part soulevé la question inesthétique qu’offrent ces barrières en béton qui défigurent le paysage et de l’autre, le peu d’efficacité qu’elle apporterait à la résolution du phénomène. Notre interlocuteur estime que l’installation de caméras de surveillance, même si cela nécessitera des moyens financiers plus conséquents, contribuerait de manière plus efficiente à mieux cerner les activités et les agissements des réseaux de passeurs qui avaient fortement pullulé ces derniers temps sur le littoral ouest et qui redoublent à chaque fois d’imagination pour contrecarrer les dispositifs de sécurité mis en place par les forces de sécurité. Il faut rappeler qu’une traque sans merci est menée par les forces combinées contre les commanditaires de traversées clandestines dont beaucoup d’ailleurs ont été neutralisés.
Cela dit, il faudra attendre le contenu de l’entrevue entre le chef de daïra d’Aïn El Türck et les représentants de la société civile pour en savoir davantage sur ce dossier d’obturation des accès vers la mer, dont l’idée ne semble pas faire l’unanimité chez une grande majorité de la population bien que la raison sécuritaire soit invoquée, car les plages de Bousfer et d’El Ançor constituent elles aussi des sites d’accès pour les réseaux de passeurs. Faut-il en ce cas là, « bunkeriser » toute la côte ? Une réflexion plus poussée mérite d’être faite avant d’entreprendre des décisions qui peuvent s‘avérer au final farfelues et sans grand avantage.
Karim Bennacef

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