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Conférence ministérielle des pays voisins de la Libye:
La voix forte et convaincante de l’Algérie

Il s’est ainsi dégagé un consensus sur l’urgence de réussir la consultation électorale, tout en travaillant avec les pays militairement présents sur le sol libyen et les pourvoyeurs des groupes de mercenaires, afin des les amener à adhérer à l’approche de la solution inclusive, défendue par l’Algérie et soutenue par l’ensemble des pays frontaliers de la Libye, ainsi que les Etats Unis d’Amérique et quelques autres pays occidentaux.

Le Centre international des conférences abrite depuis hier, une très importante réunion diplomatique. Pas moins de 7 pays, tous riverains de la Libye, l’envoyé spécial de l’Onu pour ce pays, le secrétaire général de la Ligue arabe, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine ont tous répondu à l’invitation de l’Algérie. L’enjeu de cette réunion tient dans la proximité des élections générales en Libye, prévues en décembre prochain. La forte participation à la réunion et l’importance que lui accordent les participants est une reconnaissance explicite du poids diplomatique de l’Algérie qui s’impose comme un acteur majeur dans la région du Maghreb et du Sahel.
Lors de la plénière, les questions des élections, de la création d’une seule armée nationale, de la présence des mercenaires sur le territoire libyen ont été frontalement abordées par les invités à la Conférence. Il s’est ainsi dégagé un consensus sur l’urgence de réussir la consultation électorale, tout en travaillant avec les pays militairement présents sur le sol libyen et les pourvoyeurs des groupes de mercenaires, afin des les amener à adhérer à l’approche de la solution inclusive, défendue par l’Algérie et soutenue par l’ensemble des pays frontaliers de la Libye, ainsi que les Etats Unis d’Amérique et quelques autres pays occidentaux.
En apparté, le chef de la diplomatie algérienne s’est entretenu avec l’ensemble de ses homologues. Les discussions préliminaires ont porté notamment, sur la nécessité du renforcement de la stabilité régionale via l’organisation d’élections générales transparentes en Libye.
Cet aspect a, faut-il le souligner, constitué le sujet phare de la réunion ministérielle. Sur le plan pratique, les ministres ont évoqué les obstacles susceptibles d’entraver la tenue de ces élections. Aussi, la nécessité de réunir les conditions générales de la réussite de ce rendez-vous électoral dans un cadre consensuel a été lourdement réitérée. Elle s’impose même comme une affirmation de l’importance du rôle des pays voisins de la Libye et de l’Union africaine dans l’instauration d’une paix durable dans le pays.
L’idée est algérienne et ses chances de succès sont réelles, compte tenu de l’aura dont jouit notre pays auprès des protagonistes de la crise libyenne. C’est d’ailleurs cette confiance en l’Algérie qui inspire l’optimisme qui a régné, hier, au Centre international des conférences d’Alger. Soulignons que lors de son intervention à l’ouverture de la Conférence, Ramtane Lamamra a indiqué que le processus de réconciliation en Libye «nécessite la poursuite des efforts pour le parachèvement de l’unification des institutions de l’Etat libyen, la réalisation de la réconciliation et le départ des mercenaires et des forces étrangères de tout le territoire libyen».
Rappelons que cette rencontre intervient après celle accueillie par l’Algérie en janvier 2020, à laquelle ont participé sept ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye. Les participants avaient, alors, exhorté, les belligérants libyens à s’inscrire dans le processus de dialogue politique, sous les auspices des Nations-Unies, avec le concours de l’Union Africaine et des pays du voisinage, en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère. Ils avaient appelé à la préservation de la sécurité en Libye, son indépendance et son intégrité territoriale, ainsi qu’au rejet des interventions étrangères qui ne font que perdurer la crise et la rendre plus complexe. Les ministres des pays voisins avaient aussi souligné l’importance de la sécurité des frontières avec la Libye et l’importance de la coordination pour faire face à tous les risques qui menacent la sécurité et la stabilité de la région et celle du Sahel.
Depuis, hier, le processus est entré dans une nouvelle phase décisive, et grâce au savoir-faire diplomatique de l’Algérie.
Yahia Bourit

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