Le total des doses des différents vaccins contre le coronavirus, importés par l’Algérie depuis le début de la pandémie, a été rendu public, hier, par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid. Il s’agit de près de 29 millions de doses que l’Algérie a importées au cours des différentes opérations d’importation.
Ce chiffre a été avancé par le Pr Benbouzid lors de la journée sur la stratégie nationale de lutte contre la pandémie de Covid-19 et de relance de l’économie nationale, à l’occasion de l’organisation de la première édition d’Algerian Invest Conference. Le ministre a mis en avant les efforts consentis par les autorités pour permettre à chaque personne d’avoir accès aux vaccins, regrettant l’abandon des mesures de protection contre la pandémie.
«L’Etat a mobilisé tous les moyens nécessaires afin de rendre le vaccin accessible à tous. Néanmoins, déplore-t-il, les citoyens ont afflué vers les centres de vaccination après l’atteinte du pic épidémique mais un relâchement a été constaté avec le recul du nombre de cas», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de la répartition des doses sur les wilayas ainsi que la quantité disponible en Algérie, le Pr Benbouzid a rappelé qu’un stock de différents vaccins importés est disponible au niveau de 800 établissements de santé mobilisés pour cette opération, en sus de 13 millions de doses de vaccin au niveau des services de certains hôpitaux, réitérant son appel aux citoyens non encore vaccinés pour le faire ce qui permettra de freiner la propagation du virus.
Le ministre a ensuite montré comment l’engouement pour la vaccination a progressivement diminué. Il a ainsi regretté l’abstention des citoyens à la vaccination qui a atteint plus de 247.000 vaccinés par jour lors des pics épidémiques au cours des derniers mois, avant que ce nombre ne recule à moins de 20.000 par jour ces derniers temps.
S’agissant des dispositions lancées pour répondre à la forte demande en oxygène médical enregistrée plus particulièrement lors de la troisième vague de la pandémie, il a souligné qu’»en riposte à cette situation d’urgence, l’Etat a eu recours à l’acquisition de 4500 concentrateurs d’oxygène et d’un nombre important de générateurs, avec le renforcement de la production nationale au niveau des quatre entreprises nationales. Sur le plan réglementaire et en vue de faciliter l’importation des médicaments, équipements et dispositifs médicaux, une exonération de certains produits des taxes douanières a été effectuée par le ministère de la Santé.
«Le département ministériel a adapté certaines lois à la situation épidémiologique du Covid-19 afin de faciliter l’acquisition de certains médicaments, équipements et dispositifs médicaux par la mise en place d’un couloir vert pour l’exonération de certains produits des taxes douanières », a indiqué le Pr Benbouzid.
Il a également fait état du nombre de laboratoires qui effectuent les tests de diagnostic du coronavirus. Il a précisé que 130 laboratoires (publics et privés) effectuent aujourd’hui ce type de tests dont les PCR à travers le territoire national alors que seul l’Institut Pasteur d’Algérie les réalisait auparavant.
Quant aux moyens mis en place pour faciliter les hospitalisations ainsi que le nombre de lits hospitaliers, le ministre a affirmé que le secteur «en a ouvert à chaque fois que cela a été nécessaire en fonction du nombre de cas», rappelant que «11.263 malades ont été hospitalisés lors de la première vague, 8.110 lors de la deuxième vague et 17.000 lors de la troisième vague et parmi lesquels beaucoup nécessitaient de l’oxygène».
Le Pr Benbouzid a indiqué aussi que le ministère a mobilisé les hôpitaux des wilaya limitrophes (Boumerdes, Blida et Tipasa) pour faire face à la saturation des hôpitaux et à la forte demande d’hospitalisation dans la capitale en raison de sa forte densité de population. Concernant l’arrivée éventuelle de la quatrième vague, le ministre a indiqué que le secteur est prêt pour y faire face. «Le secteur est prêt à faire face en cas de quatrième vague, comme le prévoient des experts en s’appuyant sur la situation dans d’autres pays», a-t-il enfin rassuré.
Samir Hamiche