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Elle est dans l’œil du cyclone:
«L’Algérie est ciblée par plusieurs campagnes subversives»

L’Algérie est ciblée par plusieurs campagnes subversives qui se sont accentuées ces dernières semaines. C’est le constat avancé par l’expert des questions sécuritaires, migratoires et du Sahel, Hassan Kacimi, qui intervenait, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Il a affirmé d’emblée l’existence d’une recrudescence de ces activités de l’ordre subversif constatées en Algérie.

«Nous avons assisté depuis quelques semaines à une recrudescence d’activités subversives sur le territoire national», a-t-il averti, affirmant que ces activités sont l’œuvre de certains groupuscules d’obédience radicale, extrémistes et séparatiste.
Évoquant le communiqué du ministère de la Défense nationale sur le MAK (mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), l’expert a affirmé qu’il s’agit d’un «groupuscule qui agit dans l’ombre, qui a pour ambition de réunir un certain nombre d’armes dans le but de constituer des groupes armés et pourquoi pas des maquis dans certaines localités du pays». Il a affirmé que le «MAK a revendiqué une certaine autonomie de la région de Kabylie et ses revendications ont évolué et sont devenues séparatistes et indépendantistes et cela où on peut se poser beaucoup de questions à ce sujet».
Interrogé sur les visées des activités subversives des groupuscules visant l’Algérie, M. Kacimi a affirmé qu’il y a aussi bien au Moyen Orient qu’au Maghreb un véritable plan de morcellement et d’atomisation des Etats, particulièrement les grands pays qui disposent de matières premières et des richesses». Il a affirmé que les pays ciblés sont sur un agenda et une feuille de route de déstabilisation, précisant que «l’Algérie est dans l’œil du cyclone, ciblée par plusieurs activités subversives».
Il a ajouté qu’il y a des menaces environnantes et que notre pays est entouré d’une ceinture de feu, sur le plan régional et dans la zone sahélo-maghrébine. «Nous avons une multitude de menaces qui nous entourent ; si nous n’arrivons pas à maîtriser et à dominer ces menaces, il y a risque probable d’embrasement localisé dans certaines parties du pays», a-t-il mis en garde.
Dans le même contexte, l’expert des questions sécuritaires a affirmé que les dernières révélations publiées dernièrement sur le MAK sont sérieuses qu’il faut absolument prendre en charge. Il a appelé à combattre ce mouvement «par les moyens de Troie afin de protéger les populations contre cette nouvelle forme de violence qui est en train de s’installer dans certaines localités du pays». Il a ajouté que «les services habilités sont en train de travailler sérieusement», citant le récent démantèlement d’une cellule subversive à Alger, tout en promettant que «d’autres organisations vont tomber», affirmant que «les pays hostiles à l’Algérie et menant des activités déstabilisantes sont connus».
«Nous ne comprenons pas la duplicité de la France qui, d’un côté, souhaiterait qu’on aille vers une réconciliation des mémoires et, d’un autre, accueille sur son territoire des personnages très dangereux», s’est-il interrogé ensuite. Tout en qualifiant ce fait d’»inacceptable», l’intervenant a mis l’accent sur la nécessité d’»identifier et de neutraliser les groupuscules qui menacent la sécurité du pays».
L’expert a précisé dans le même contexte que «les récentes révélations sont sérieuses. Lorsqu’il y a atteinte à la sécurité nationale, nous assistons toujours à la mise en place de logistiques très importantes en matière de communication pour faire admettre des Fake-news comme étant des vérités», a-t-il expliqué, avant d’insister pour que le Hirak soit «maintenu dans son cadre pacifique».
L’expert a évoqué des tentatives de récupération du mouvement populaire. «Actuellement, il y a des ambitions de provoquer l’embrasement dans des endroits bien précis. Et si l’on doit faire une analyse du Hirak, qui était au départ pacifique avec des revendications légitimes, l’on assiste à des tentatives de récupération sur le terrain pour provoquer une confrontation entre la population et les institutions de l’Etat», a-t-il fait observer, mettant en évidence qu’»un processus est en train de se formaliser avec l’alliance maroco-sioniste aux frontières Ouest du pays». Il a souligné l’existence de «bases arrières logistiques actives au Maroc pour déstabiliser l’Algérie, à partir desquelles sont menées des campagnes de dénigrement», assurant, à cet égard, que «les autorités algériennes se sont préparées à toute menace, quelle que soit sa nature, dans l’espace et le temps». M. Kacimi évoque l’organisation dénommée «Rachad» dont il relève «les ramifications terroristes, les alliances et les financements», dont elle bénéficie de la part de «certains pays du Moyen-Orient et d’Europe».
Pour ce qui est de l’immigration clandestine, M. Kacimi a déploré «les pressions» exercées sur l’Algérie pour accueillir les migrants subsahariens au moment où, a-t-il noté, les frontières européennes sont blindées». Pour autant, a-t-il souligné, «l’Algérie ne compte ni stigmatiser ni de s’attaquer aux personnes en détresse. Bien au contraire, elle a débloqué plus de 30 millions de dollars pour assister ces dernières». Il a fait savoir, en outre, qu’avec 100 millions d’armes légères en circulation en Afrique, dont 20 millions au Sahel, «les enjeux aux frontières sont très importants», mettant en avant le «droit de l’Algérie à combattre, conformément aux conventions internationales, les réseaux criminels menaçant sa sécurité».
S’agissant enfin de la coopération sécuritaire entre Etats africains, M. Kacimi a relevé la récente réactivation du Centre opérationnel des Etats-majors du Sahel (Cemoc), mais «neutralisée» par «une volonté d’imposer une autorité extrarégionale pour un mode de gestion par l’ancienne puissance coloniale.

Samir Hamiche

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