Oran Aujourd'hui

«L’année du progrès et de la relance de tous les projets»

On se souvient de ces déclarations triomphalistes, formulées à chaque fin d’année affirmant que la nouvelle année annoncée allait être celle de l’achèvement ou de la relance de tous les projets en cours à Oran.
L’année 2024 écoulée depuis plus de trois mois avait elle aussi été qualifiée de tous les superlatifs et présentée on s’en souvient «d’année du progrès et de la grande relance de tous les projets».
Des projets parfois délaissés depuis des lustres pour diverses raisons administratives, techniques, ou financières, et qui ont cumulés des retards importants, illustrant le plus souvent un manque flagrant de rigueur et de maîtrise en matière de programmation et de gestion des chaînes logistiques.
Il est vrai que certains projets attendus ont été, malgré des retards, réceptionnés vers la fin de l’an passé, notamment la pénétrante reliant le port à l’autoroute est-ouest.
D’autres projets ont été achevés avec bonheur à l’image de la station de dessalement d’eau de mer de Cap blanc inaugurée en février dernier en avance de six mois sur les délais de réception.
Mais bien d’autres opérations et projets dont le lancement ou l’achèvement étaient annoncés pour l’année 2024, restent encore en attente de sortie du tunnel des incertitudes et des reports de date de lancement répétés. Il s’agit notamment de la finition des travaux de restauration de l’Hôtel de ville fermé depuis plus de dix ans, du projet d’aménagement de la carcasse dite de l’hôtel Châteauneuf et sa reconversion en siège administratif pour l’APC, de la restauration du Palais du Bey et de la mosquée du Pacha en attente depuis des années, du lancement du grand projet d’aménagement de Dayet Morsli, une zone humide protégée par la convention RAMSAR, plus connue sous le nom de la Sebkha d’Oran.
Un projet consacré à l’assainissement et à la dépollution de la zone infestée par le déversement des eaux usées et qui initialement devait être transformé en site touristique attractif avec des espaces verts, des aires de détente, des parcours de sports. Mais aujourd’hui on évoque la réalisation d’un «village scientifique» de cinq bâtiments modernes dédiés à l’université et à la recherche.
Un projet, doté d’un budget de financement de 45 milliards de centimes, que l’on disait bien ficelé et qui devait être déjà lancé l’an dernier selon l’annonce des responsables concernés. Désormais l’année 2024 fait partie du passé, et rien n’indique encore que le projet d’aménagement de la Sebkha, revu et corrigé, sera bientôt abordé.
D’autres projets d’aménagement urbains et d’embellissement de la ville inscrites au programme d’action depuis quelques années, comme l’aménagement de la place Tahtaha à M’dina J’dida et de la Place 1er novembre 1954, la réhabilitation de la rue des Aurès, ex-la Bastille, la remise en exploitation du Grand Hôtel après les travaux de rénovation, la finition de l’aménagement du parc naturel au sommet du Mont du Murdjadjo, ou même, ajoutent les plus optimistes, le lancement du projet de grande statue de l’Emir Abdelkader dominant la ville d’Oran.
Mais face à la fatalité des retards, des improvisations et des échecs qui plane sur le ciel oranais, on ne peut que plonger dans le doute et le pessimisme chronique.
On se souvient que la majorité des ces projets et opérations urbaines devaient en principe être concrétisés avant la tenue des jeux méditerranéens prévus initialement en 2021. On avait peut-être le droit d’affirmer que «l’année 2024 allait être celle de la relance et du renouveau». Mais c’était sans compter sur des facteurs endogènes hérités de l’ancien mode gestion anarchique.
Par S.Benali

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