Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné lors du Conseil des ministres qu’il a présidé dimanche dernier le gel, jusqu’à nouvel ordre, de plusieurs impôts et taxes qui concernent les produits alimentaires et équipements du secteur du numérique.
Cette décision du Chef de l’Etat visant à préserver le pouvoir d’achat des Algériens a été saluée par plusieurs partis politiques, organisations de la société civile et experts économiques. Le patronat a également affiché son satisfecit quant à la portée de cette démarche au profit du soutien des couches défavorisées de la société.
Pour l’expert économique Tigharsi El Houari, les dernières décisions préservent les intérêts des citoyens et confirment le caractère social de l’Etat algérien. Intervenant, hier, sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, l’expert a salué les décisions du président de la République. «Les décisions du Président de la République lors du dernier Conseil des ministres relatives à la suppression des impôts taxes sont justes et appropriées et confirment le caractère social de l’État», a déclaré l’expert.
Commentant d’autres décisions au profit des investisseurs, il a affirmé que la décision de la levée des restrictions sur les projets d’investissement qui entreront en exploitation permettra «une augmentation du nombre d’emplois, ce qui relancera la production nationale en échange d’une réduction des quantités importées». Dans ce cadre, Tigharsi El Houari a souligné la nécessité d’une attention et d’efforts concertés de divers secteurs pour promouvoir les industries de transformation afin d’atteindre la sécurité alimentaire et énergétique.
En ce qui concerne la mise en œuvre des réformes fiscales, l’intervenant a appelé à réfléchir à de nouveaux mécanismes de mise en œuvre des réformes fiscales, se référant aux ateliers nationaux qui avaient été organisés par le Premier ministre et ministre des Finances. «Nous attendons la mise en œuvre de ces réformes, et il faut aujourd’hui attirer des fonds qui circulent sur le marché parallèle, créer un système fiscal acceptable basé sur la transparence, réformer la valeur fiscale et numériser le secteur, en plus de mettre en place une cartographie nationale pour les investissements», a-t-il déclaré.
En réponse à une question sur la meilleure méthode pour réviser la politique des subventions, qui est estimée dans la loi de finances pour l’année 2022 à 17 milliards de dollars, l’expert a regretté l’importance du pourcentage destiné aux couches vulnérables, estimé par lui à seulement 20%.
«Nous n’avons pas atteint le niveau souhaité dans la gestion et la direction de ces subventions, et nous devons donc activer un système statistique précis, qui, nous l’espérons, sera atteint par le recensement complet de la population qui devrait commencer en mars prochain», a préconisé l’expert économique.
L’expert a appelé, par ailleurs, à l’élaboration d’une stratégie de suivi de l’appui aux différentes filières agricoles qui, selon lui, ont connu une mauvaise gestion au cours des dernières années. Il a souligné que la seule solution à cette problématique réside dans la numérisation du secteur économique et agricole, en plus de résoudre le problème du foncier.
Samir Hamiche