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Non achèvement des programmes scolaires:
L’assurance du ministère face à l’inquiétude des enseignants

Les mesures actuellement en vigueur dans le cadre de la situation sanitaire «ne permettent pas d’achever le programme scolaire». Selon M.Meriane au ministère de l’Education on n’a pas «pas bien étudié le déroulement de l’année scolaire dans le cadre des nouvelles mesures d’adaptation», notent les syndicats.

Le non-achèvement annoncé des programmes d’enseignement, notamment pour les classes d’examen, est une source d’inquiétude pour les enseignants et les syndicats qui les représentent. Cette forte appréhension en rapport avec les mesures anti-Covid-19, d’ailleurs exprimée à plusieurs reprises par le corps enseignants semble se cristalliser à mesure qu’approche la fin de l’année scolaire. Au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapest), on estime que le plan exceptionnel adopté dans les trois cycles de l’enseignement en raison de la conjoncture sanitaire «n’est pas à même de permettre l’achèvement du programme scolaire ou l’avancement dans les cours lors du 2e semestre, d’autant plus que le ministère a procédé, à travers ce plan, à la diminution du volume horaire des matières enseignées». Messaoud Boudiba, chargé de la communication au CNAPEST n’hésite pas à évoquer le recul des résultats du 1er semestre, comme principal conséquence de cet état de fait. Pour lui, «l’enjeu ne se pose pas tant en termes d’achèvement du programme mais en qualité du travail à fournir dans l’enseignement des concepts essentiels de manière à sauver l’année scolaire et continuer le 2e semestre à un rythme serein, loin du bourrage qui met l’élève dans un état de pressions nouvelles».
De son côté, le Coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, est catégorique. Les mesures actuellement en vigueur dans le cadre de la situation sanitaire «ne permettent pas d’achever le programme scolaire». Selon M.Meriane au ministère de l’Education on n’a pas «pas bien étudié le déroulement de l’année scolaire dans le cadre des nouvelles mesures d’adaptation». La proposition pour une solution à la situation vient du CLA. Pour ce syndicat «le maintien du système des vacations à 20 élèves et à la réduction du nombre des séances confiées aux enseignants, sachant qu’elles peuvent s’élever à 36 dans certaines matières».
Face à l’inquiétude des syndicats, le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Boubakeur Seddik Bouâzza, s’est voulu rassurant. Il a fait état de «l’élaboration, pour la première fois cette année, des guides de méthodologie et de mécanismes de mise en œuvre des plans exceptionnels pour accompagner les professeurs dans l’application optimale de ces programmes et curricula». Des sections ont été supprimées des unités d’enseignement et certains apprentissages modifiés de manière à permettre d’assurer l’équilibre entre les apprentissages à dispenser aux élèves et le temps d’enseignement restant.
Il retient la promesse du ministre de l’Education nationale Mohamed Ouadjaout, au sujet des sujets des examens qui «porteront sur les cours donnés aux classes».
L’inspecteur général de l’Education au ministère, Mustapha Benzemrane, n’entend pas céder à la panique en affirmant que les programmes scolaires se déroulaient «normalement», à l’exception d’un «léger retard non inquiétant, enregistré pour certains groupes éducatifs, dans le cycle secondaire, au niveau de certaines wilayas». Des propos certes rassurants, mais qui, à en croire les syndicats ne renvoient pas à la réalité sur le terrain. Mais la tutelle n’en démord pas et insiste sur le fait que le retard n’est que de trois à quatre semaines dans la matière d’histoire et géographie pour le cycle secondaire. Ce retard concerne «quelque 100 établissements sur un total de 2566 lycées à l’échelle nationale, soit un taux de 4%». Pour les autres matières et autres filières, les retards enregistrés par le ministère n’excèdent pas les 0,1 %. Ce qui amène le même ministère à un constat positif, tout en soulignant que «l’opération est toujours en cours pour rattraper le retard, à travers une adaptation pédagogique, au cas par cas, en faveur des groupes concernés, l’intensification des visites et l’accompagnement pédagogique».
Concernant les cours des cycles primaire et moyen, M. Benzemrane a assuré que «les retards ne dépassent pas les deux semaines» pour l’ensemble des matières et établissements éducatifs concernés, ce qui a facilité le traitement pédagogique de ces cas. Pour remédier à cette situation des plans ont également été élaborés à l’entame du 2eme semestre.
Anissa Mesdouf

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