Même si le gouvernement travaille à augmenter les exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars à fin 2021, une bonne nouvelle sur le front du pétrole est toujours bonne à prendre.
La courbe des prix du pétrole suit ces derniers jours un plateau entre 54 et 56 dollars. Hier encore, cette tendance s’est confirmée, consolidée par le dernier rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie. L’AIE estime, en effet, que la demande en or noir est bien repartie pour le premier trimestre de l’année en cours. Cette prévision a donc largement rassuré les marchés pétroliers, de sorte à ce que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a pris pas moins de 1,13% à Londres. En fin d’après midi hier, il cotait 55,90 dollars. Un niveau satisfaisant pour les pays producteurs de l’Opep+ qui tablent sur un plancher de 45 dollars et un plafond de 55 dollars le baril. Cette hausse des cours «manque cependant de direction claire car comme souvent, il y a des arguments baissiers et haussiers», estime un analyste. Il en veut pour preuve que le rapport de l’AIE fait état de commentaires plutôt optimistes pour la solidité de la reprise de la demande d’or noir, mais révise légèrement son volume à la baisse, de 0,6 million de barils par jour pour le premier trimestre et de quelque 0,3 million pour l’ensemble de l’année. Il faut savoir que la demande mondiale est maintenant attendue en rebond de 5,5 millions de barils par jour (mb/j) en 2021, à 96,6 mb/j après une chute de 8,8 mb/j l’an dernier. «Il faudra plus de temps pour que la demande pétrolière se reprenne pleinement car les nouveaux confinements dans un certain nombre de pays pèsent sur les ventes de carburants», note l’AIE. «Il n’est pas surprenant, au vu des commentaires de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) la semaine dernière, que l’AIE ait réduit ses prévisions concernant la demande de pétrole en 2021», a réagi l’analyste.
Il faut savoir que les pays de l’Opep et leurs alliés ont opté en début d’année pour la prudence face à la circulation toujours active du Covid-19 et malgré le début des campagnes de vaccination à travers le monde. Les cours des deux contrats de référence du brut restent néanmoins à un niveau relativement élevé, non loin de leurs derniers plus hauts depuis la fin du mois de février 2020. Pour ce qui concerne l’Algérie, ce niveau de prix est de 15 dollars au dessus du prix référence de la loi des Finances qui est de 40 dollars le baril. Si le marché continue sur cette voie, l’espoir de voir un déficit moins lourd que celui attendu est de mise. En tout cas, même si le gouvernement travaille à augmenter les exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars à fin 2021, une bonne nouvelle sur le front du pétrole est toujours bonne à prendre.
Anissa Mesdouf