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La population revendique un assainissement:
Les marchands ambulants envahissent les espaces publics à Aïn El Turck

Le squat de la voie publique, dans certains quartiers essaimés à travers la municipalité d’Aïn El Turck, par des marchands ambulants, a pris des proportions démesurées et ce, avec toutes les contraintes et autres désagréments, qui en découlent sur la cadre de vie des riverains, de la circulation routière et piétonnière.

Cette transgression est plus particulièrement visible aux abords de l’entrée ouest de ladite municipalité, à hauteur du quartier Bensmir, communément appelé douar naquousse. Cette zone où des véhicules utilitaires déchargent sur les trottoirs des fruits et légumes notamment, semble avoir tendance à se transformer en un marché à ciel ouvert durant la journée, et en une véritable décharge sauvage dès la tombée du soir où s’entassent un éventail de détritus et autres déchets abandonnés par ces contrevenants. Selon le constat établi sur le terrain, ce piètre état de fait n’est pas spécifique à cette seule zone de la municipalité d’Aïn El Turck car la même infraction est répertoriée dans les abords immédiats du marché des fruits et légumes où l’informel a en toute vraisemblance imposé sa présence. Il importe de noter que cette transgression a tendance à se répandre encore beaucoup plus durant la saison estivale et se réinstalle insidieusement dans différentes zones de ladite commune, à l’instar des trois autres que compte cette contrée côtière.
Ce triste constat, un leitmotiv qui refait son apparition à la même période de l’année dans cette région, synonyme d’affluence de vacanciers, confronte la circulation piétonnière à de nombreux désagréments et suscite souvent le courroux des automobilistes. Ces derniers trouvent, en effet, d’énormes difficultés pour manœuvrer leurs véhicules dans certaines zones du centre du chef-lieu, qui sont carrément envahies par l’informel, comme entres autres, à titre d’exemple les abords de la place Vassas où règne de surcroît une grande débandade de véhicules de transport ou encore à la limite du quartier Sidi El Bahri à l’entrée sud du marché des fruits et légumes. Ces impacts négatifs sont durement alimentés par cette infraction, orchestrée par une multitude de commerçants activant dans l’illégalité et enlaidissant au plus haut point les paysages des rues, des boulevards et des places publiques. Des déclarations pertinentes ont été formulées à ce sujet par un grand nombre de riverains domiciliés dans la commune d’Aïn El Turck. « L’informel a aussi détruit d’illustres points de repère, qui relatent tout un pan de l’histoire contemporaine de cette région où il faisait bon y vivre autrefois ». Nos interlocuteurs ont suggéré à l’unanimité la poursuite régulière de la lutte contre l’informel, unique et infaillible moyen d’assainissement, qui a déjà fait ses preuves par le passé. Il convient de rappeler dans ce contexte qu’une instruction, visant à l’éradication du squat des trottoirs par des établissements de commerce, a été notifiée par le wali d’Oran et adressée aux responsables des quatre communes côtières que compte la contrée d’Aïn El Turck. L’opération a été lancée tambour battant la semaine dernière et poursuit son cours, afin de libérer les espaces squattés par l’informel et démanteler les extensions illicites opérées par certains établissements de commerce. Selon une source proche de ce dossier, il s’agit de procéder à une régularisation à travers une taxe autorisant toute activité commerciale, qui nécessite une extension conformément aux normes universelles. Cette taxe de concession est en fait destinée à renflouer les caisses des communes en vue de leur autofinancement. L’action vise plus particulièrement à assainir les paysages des zones stratégiques essaimées à travers les communes en question, transformées en territoire conquis par certains contrevenants, notamment dans le chef-lieu où cette transgression a pris des proportions démesurées et ce, à un tel point que même la voie publique a été squattée par un éventail d’activités commerciales. Sur ce volet, citons l’ostentation criarde du piteux, qui est fidèlement illustré par l’état délabré de l’esplanade du 1er novembre 1954, située en plein cœur de la municipalité d’Aïn El Turck, dont la réalisation date de l’époque coloniale. Cet espace public tombe lamentablement en décrépitude et ce, dans l’indifférence manifeste de tout un chacun. Cette grande place, qui représente tout un pan de l’histoire contemporaine de la contrée côtière d’Aïn El Turck et ayant abrité jadis des activités culturelles pour célébrer notamment l’anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, se dégrade, hélas, au fil des jours et ce, sans pour autant tourmenté ne serait-ce qu’un zeste les consciences.
Et comme le ridicule ne tue point, cet espace public a été tout simplement partagé, suprême ironie, entre un parking sauvage et un souk. Il ya lieu de signaler que cette esplanade a été pourtant programmée parmi 58 opérations inscrites sur le plan d’action quinquennal 2013/2017 et a figuré sur la liste de 18 opérations, qui devaient en principe être réalisées au début de l’année 2014, avec un montage financier estimé à 1,6 milliards de centimes, pour un délai de réalisation de quatre mois. « C’est inadmissible et insensé surtout que cette esplanade a été baptisée à la mémoire des glorieux martyrs de la révolution, qui sont tombés au champ d’honneur, lors du déclenchement de la guerre de libération de notre pays. Nous n’admettons pas que cette prestigieuse place soit transformée en parking sauvage et en souk par une incivilité hilare dépourvue à l’extrême de mode de culture. Nous dénonçons le fait que le laisser-faire a grandement contribué à sa dégradation » se sont insurgés avec amertume et répulsion des riverains domiciliés aux alentours de ce lieu public.
Rachid Boutlélis

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