Bien que la question de la vaccination des enfants revienne avec instance à différentes occasions, le Comité scientifique de suivi de la pandémie n’a pas encore tranché.
C’est ce qu’a indiqué le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie et chef de service du laboratoire central à l’hôpital de Rouiba, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Le professionnel de la santé a appelé à cette occasion à recourir à la vaccination des enfants car, dit-il, ils peuvent constituer un facteur de transmission même s’ils ne développent pas des formes graves de la maladie. «Je suis pour la vaccination des enfants. Si les moins âgés ne développent pas des formes graves, ils peuvent être à l’origine de leur apparition chez les adultes », affirme-t-il. L’invité de la chaîne III a tenu à rappeler l’exemple de la Chine qui commence déjà à vacciner les enfants contre la Covid-19 à partir de l’âge de 3 ans.
Pour ce qui est du variant Omicron, qui s’est propagé rapidement ces dernières semaines pour toucher plusieurs pays à travers le monde dont l’Algérie, le Delta constitue encore la souche la plus virulente du coronavirus, souligne le praticien. La troisième vague meurtrière, survenue en Algérie en été dernier, est caractérisée par la forte propagation du variant Delta ayant engendré des centaines de décès parmi les patients. Cette souche continue d’inquiéter les spécialistes de la santé.
Ce constat émane du Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie et chef de service du laboratoire central à l’hôpital de Rouiba. Il a affirmé que les regards se focalisent toujours sur le Delta, même si Omicron a fait son entrée en Algérie avec la détection d’un total de quatre cas. Le variant Omicron signalé pour la première fois à l’Organisation mondiale de la santé par l’Afrique du Sud en novembre dernier est très contagieux mais il est jusque-là moins dangereux concernant ses effets sur la santé des personnes.
Interrogé sur l’arrivée en Algérie du variant Omicron, le Pr Djenouhat affirmé que «le premier danger reste toujours le Delta, un variant très meurtrier». «Nous sommes en pleine phase ascendante du Delta, ce qui va être accentué par l’arrivée d’Omicron, considéré comme le variant le plus contagieux parmi tous les virus respiratoires», a-t-il déclaré. Le professionnel de la santé a affirmé qu’actuellement, l’Omicron domine en Afrique du Sud «qui enregistre aujourd’hui entre 90 et 100 cas de décès par jour suite» à ce variant.
Il a précisé qu’en Algérie, la détection et l’identification d’Omicron et d’autres souches est du ressort l’Institut Pasteur, le seul laboratoire qui effectue le séquençage, le processus qui permet de savoir de quel variant s’agit-il. «À ce jour, seul le laboratoire de l’Institut Pasteur d’Alger peut effectuer le séquençage pour identifier le type de variant», a affirmé l’invité de la Radio nationale. Pour le président de la Société algérienne d’immunologie, il faut généraliser les opérations de séquençage pour toucher l’ensemble des régions du pays. «C’est désolant, en 2021, de n’avoir qu’un seul centre de séquençage de l’Omicron. Il faut agir vite et rapidement pour généraliser ces opérations», a-t-il affirmé.
Alors que le rythme de la vaccination est, actuellement, à son plus bas niveau en Algérie, le Pr Kamel Djenouhat a profité de cette occasion pour lancer un appel à tous les Algériens pour se faire vacciner afin de se protéger contre les variants du coronavirus.
Samir Hamiche