L’apparition du nouveau variant Omicron ne doit pas faire perdre de vue le Delta qui constitue, à l’heure actuelle, le plus gros des contaminations à travers le monde. En Algérie, le variant Delta représente plus de 90% des cas enregistrés notamment depuis l’arrivée de la troisième vague de la pandémie, l’été dernier.
La riposte anti-Covid-19 ne doit pas se focaliser seulement sur le nouveau variant signalé à l’OMS la première fois par l’Afrique du Sud en oubliant le Delta. Partageant le même point de vue, le Directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), le Dr Fawzi Derrar, a affirmé, hier, que le Delta reste toujours la cible principale.
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a affirmé qu’il ne faut pas actuellement se tromper de cible. «Actuellement, la cible principale est le variant Delta et il est absolument nécessaire qu’on revienne aux mesures préventives essentielles telle que la vaccination qui constitue la seule solution pour atténuer l’effet potentiel de la vague épidémique du variant Delta et de retarder au même temps la propagation d’Omicron», a-t-il affirmé.
«Il est probable qu’Omicron remplacera le variant Delta en termes de taux de propagation à partir de février ou mars 2022», a-t-il indiqué, ajoutant qu’à côté du Delta, il y a une cible émergente qui est le variant Omicron et selon les données du Centre européen du contrôle des maladies, nous allons vers un problème majeur d’Omicron aux environs de février ou mars 2022. Le DG de l’IPA a affirmé que la vaccination reste le seul moyen pour faire face au coronavirus et ses variants, afin d’éviter notamment les formes graves de la pandémie.
« On n’a pas encore les données. On essaye de tester, à présent, l’activité neutralisante des sérums vaccinaux contre les souches d’Omicron et on aura les résultats dans une ou deux semaines », a-t-il précisé. Pour le Dr Derrar la vaccination reste «bénéfique quel que soit le scénario, parce que l’immunité résiduelle qui persiste après une vaccination peut protéger contre les formes graves». Concernant l’accélération de la cadence de la vaccination, l’intervenant a appelé à appliquer le pass sanitaire pour obtenir une adhésion vaccinale.
Les structures hospitalières prêtes à faire face à une éventuelle quatrième vague
Outre la riposte contre le variant Omicron, faire face à la quatrième vague de la pandémie constitue l’une des préoccupations des autorités. Sur ce volet, le directeur de la Prévention et de la Promotion de la santé au ministère de la Santé, Djamel Fourar a rassuré, hier, quant aux capacités du système de santé national à faire face à la nouvelle vague pandémique.
Il a ainsi affirmé que toutes les structures hospitalières à travers le pays étaient prêtes à faire face à une éventuelle quatrième vague de la pandémie de Coronavirus. «Toutes les structures hospitalières à travers le pays étaient «prêtes à faire face à une éventuelle quatrième vague», après avoir tiré des enseignements de la troisième vague qui a été virulente et dont la prise en charge des malades a été difficile pour le secteur notamment par rapport au manque d’oxygène», a-t-il précisé dans une déclaration à l’agence APS.
Il a, par ailleurs, déploré la baisse des chiffres liés à la vaccination, notamment après le recul du nombre des contaminations. Il a souligné que l’engouement des citoyens pour la vaccination a été important durant la troisième vague, avec plus 290.000 vaccinés/jour, ce qui a laissé les pouvoirs publics espérer un taux vaccinal de 70 % en décembre.
«Actuellement, aucun Etat n’est à l’abri face aux nouveaux variants», a-t-il précisé, mettant en garde contre le variant «Omicron», récemment apparu et qui s’est propagé dans plusieurs pays à travers le monde. Il a rappelé, dans ce sillage, les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lors de sa session extraordinaire tenue la semaine dernière, notamment le respect des gestes barrières et la vaccination pour limiter la propagation des nouveaux variants du coronavirus.
Concernant le variant Omicron, le président de la Société algérienne d’immunologie, Pr. Kamel Djenouhat, a précisé, en marge d’une rencontre sur le sujet, que la situation épidémiologique actuelle «n’est pas alarmante malgré la propagation de ce nouveau variant à travers de nombreux pays».»Omicron pourrait entraîner des complications beaucoup plus graves que celles que nous avons connues jusque-là», a-t-il prévenu toutefois.
Samir Hamiche