Aller vers la vaccination des enfants est le plaidoyer du Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins, qui a affirmé que cette étape est nécessaire d’autant que la propagation du coronavirus n’épargne pas cette catégorie de la population.
Le praticien, qui s’est exprimé, hier, dans l’émission «Invité de la Rédaction» de la chaîne III de la Radio nationale, a souligné l’impératif «d’expliquer aux parents le danger qu’encourent leurs enfants». Il a cité dans ce cadre les cas graves, causés par le coronavirus, enregistrés parmi les enfants dans certains pays qui ont décidé de vacciner les enfants âgés de 12 ans et plus. Il a ainsi déclaré qu’«il faut aujourd’hui expliquer aux parents le danger qu’encourent leurs enfants. Nous avons appris sur la base de travaux scientifiques menés de par le monde que les enfants font la Covid et il y a eu des cas graves. Des pays ont commencé à vacciner les enfants à partir de l’âge de 12 ans». Dans ce même contexte, le spécialiste a affirmé que «l’Algérie ne doit pas être en reste», insistant sur l’objectif de protéger les enfants.
Outre ce registre lié à la vaccination des enfants, le Dr Berkani a estimé que la baisse des contaminations, comme il est démontré par les bilans officiels du ministère de la Santé, est le résultat des décisions conjoncturelles prises par les autorités du pays. «Il est clair que les décisions conjoncturelles qui ont été prises par le gouvernement jusqu’alors ont été couronnées de succès dans la mesure où le nombre de cas de contaminations quotidiens a diminué pour atteindre ce niveau», a détaillé le président de l’Ordre national des médecins. Insistant sur l’impératif d’élargir la vaccination de masse, il a souligné que «la solution, toujours défendue par les spécialistes de la santé est démontrée à travers le monde, est la vaccination la plus collective soit-elle».
Parmi les propositions qui visent à aller vers «une vaccination tous azimuts», le Dr Berkani propose même de vacciner les citoyens au niveau de leurs lieux de travail, une solution qui contribuera à l’accélération de la cadence de la campagne vaccinale. «À défaut d’installer des grands vaccindromes, il faut essayer de vacciner dans les lieux de travail, dans les endroits de vie et d’aller vers une vaccination tous azimuts pour toucher le maximum de population et d’aller progressivement vers une immunité collective», a-t-il insisté.
Dans le même contexte, l’invité de la Radio nationale a qualifié de pratique le recours à la vaccination des enseignants au niveau des établissements scolaires, ce qui permettra, ajoute-t-il, d’effectuer un recensement facile du nombre des vaccinés et d’assurer une rentrée sociale sûre. «Nous pouvons aisément vacciner les enseignants dans leur lieu de travail, car cette démarche permettra de les garder dans les établissements scolaires et bien-sûr faire cet acte de prévention qui est essentiel», insiste-t-il. Et d’appeler à l’accélération de la campagne de vaccination, estimant que la décision du chef de l’État qui consiste à augmenter la cadence est une nécessité pour une prochaine rentrée sociale sans danger, affirmant que les dispositions qui ont été prises ont connu un succès ayant permis de faire reculer le nombre de contaminations.
Le président de l’Ordre national des médecins a évoqué la production nationale des vaccins russe et chinois prévue à la fin du mois de septembre, affirmant que celle-ci permettra d’atteindre l’autosuffisance vaccinale. «Le chef de l’État a insisté sur la production nationale de vaccins prévue à la fin du mois de septembre prochain qui nous permettra probablement d’atteindre une autosuffisance vaccinale», a-t-il déclaré.
S’agissant des contaminations, le professionnel de la santé a affirmé que la 3e vague «était difficile en termes de pertes humaines à cause du variant Delta que ce soit parmi le corps médical ou au sein de la population». «Les contaminations de la troisième vague sont des cas graves qui nécessitaient de l’oxygène et nous étions surpris par la forte demande en cette matière», a-t-il souligné, indiquant que vu «la virulence du variant Delta, il était temps de prendre des dispositions préventives et globales».
Samir Hamiche