Le fléau de la stérilité et de la séduction apparente
La majorité des experts et observateurs avertis estiment qu’il serait bien naïf de croire que le Mouvement associatif oranais, ou la société dite «civile» en général, seraient aujourd’hui, en mesure de forger et de mettre en œuvre une réelle dynamique de changement dans la gestion des affaires locales, tant souhaitée pour le progrès et la modernité de la Cité. On ne peut encore nier que le mouvement associatif, dans sa grande composante, demeure ancré dans des «circuits fermés» contrôlés par des clans et des cercles restreints, souvent sans relais de compétence dans le corps social, et sans aucune assise représentativité porteuse des véritables besoins et préoccupations sociales des citoyens. Les véritables élites intellectuelles et sociales, pour la plupart marginalisées et exclues de toute forme d’implication dans les affaires locales, ne semblent pas de leur côté vraiment concernées par les débats sur l’avenir urbain, économique et social de la métropole oranaise. Pourtant, même si le processus de développement et de modernisation de la collectivité locale impose des solutions urgentes, souvent évidentes, en matière de stratégie de gestion de la grande ville, cette absence de réelle participation et d’implication des élites locales ne pouvait fatalement conduire qu’à la reconduction des pratiques révolues dans la conduite des affaires et l’exercice du pouvoir local en matière de choix d’investissement et de gestion des dépenses publiques.
Une politique toujours applaudie et ovationnée par une présumée société civile, sans consistance ni représentativité, qui peut se réduire à un microcosme politicien servant de décor et d’alibi à une démocratie de proximité toujours en chantier. Et tandis que ces sphères para-politiques sont à chaque occasion mobilisées et convoquées aux gradins servant à l’éloge des décideurs et du pouvoir en place, l’opinion publique locale demeure sceptique et ne cesse de s’interroger sur la qualité, la finalité et l’impact d’un grand nombre de projets lancés ou initiés. A ce jour, beaucoup citent les nombreux dossiers et les innombrables «points noirs» qui, en principe, auraient dû être traités et réglés depuis des lustres.
A l’image du vieux bâti et de la maintenance du cadre urbain qui s’inscrivent encore en tête des préoccupations collectives. Ou des retards hallucinants qui pénalisent depuis toujours les grands projets initiés et lancés. Encore une fois, on se demande comment exorciser le mal de la stérilité et de la séduction apparente qui rongent la cité oranaise depuis si longtemps…
Par S.Benali