Ce rang de choix dans le classement mondial ne met pas le pétrole algérien à l’abri des fluctuations du marché mondial des hydrocarbures. En effet, en moyenne annuelle, des prix ont connu une baisse, en passant de 64,49 dollars/baril en 2019 à 42,12 dollars en 2020. Une dépréciation de plus de 22 dollars…
Le Sahara Blend, le brut de référence algérien, s’est bien comporté durant l’année 2020. Il a fait un bond de plus de 7 dollars. Une performance bien que modeste, compte tenu des besoins de financement de l’économie nationale, mais néanmoins remarquable, puisqu’elle éloigne le pays de la zone rouge. Avec un niveau moyen à hauteur de 49,99 dollars le baril en décembre dernier, le Sahara Blend sort quelque peu la tête de l’eau, avec l’espoir d’un autre rebond en 2021. Il faut savoir, à ce propos que le pétrole algérien a pris la 3ème place du podium des bruts les plus chers, après celui de Guinée avec ses 51,50 dollars/baril, et du Guinéen équatorial Zafiro avec ses 50,4 dollars/baril.
Ce rang de choix dans le classement mondial ne met pas le pétrole algérien à l’abri des fluctuations du marché mondial des hydrocarbures. En effet, en moyenne annuelle, des prix ont connu une baisse, en passant de 64,49 dollars/baril en 2019 à 42,12 dollars en 2020. Une dépréciation de plus de 22 dollars qui se ressent d’ailleurs sur la dynamique économique du pays. Cela étant, il y a lieu de constater la progression du Sahara Blend en décembre dernier. «Le panier de référence de panier de l’Opep (ORB) a augmenté pour le deuxième mois (novembre et décembre 2020) consécutif en raison de la hausse des prix du brut de référence liés au milieu des signes d’amélioration des fondamentaux du marché pétrolier», avance l’Opep. De fait, toutes les valeurs des composants de l’ORB se sont renforcées en décembre 2020, portées par l’optimisme affiché des investisseurs en rapport avec la reprise rapide de la demande de Pétrole suite au déploiement des vaccins Covid-19 dans plusieurs régions, tandis que davantage de pays approuvaient différents vaccins, indique l’Organisation.
Dans le même temps, «le marché s’est encore consolidé dans le contexte de l’amélioration des perspectives d’équilibre du marché mondial du Pétrole après que l’Opep et ses alliés aient décidé début décembre dernier d’ajuster volontairement leur production modestement à partir de janvier 2021, et ont également accepté de prolonger la période de compensation», soutient l’Opep dans son document.
A côté du « coup de pouce » des investisseurs, les observateurs mettent en évidence les signes d’une demande ferme de Pétrole brut dans la région Asie-Pacifique, en particulier en Chine et en Inde. Cela en même temps que la baisse des stocks américains de Pétrole brut pendant trois semaines consécutives en Décembre. La chute des réserves US a été d’environ 10 millions de barils. En plus de tous ces facteurs favorables, les observateurs cochent le plan de relance budgétaire supplémentaire aux Etats-Unis qui a réveillé les investisseurs. Un incident européen majeur a joué dans les prix du brut. Il s’agit de «l’accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE, conclu le 24 décembre, (qui) a également renforcé la confiance du marché, ajoute la même source». Le facteur monétaire, à savoir l’affaiblissement de la valeur du dollar des Etats-Unis par rapport à un panier d’autres devises à son niveau le plus bas depuis environ deux ans et demi, a eu sa part dans le soutien les prix du Pétrole brut et des produits de base en général.
L’addition de tous ces intrants dans la fixation de la valeur de l’or noir a donné lieu à une hausse de 6,56 dollars, ou 15,4% en décembre dernier, pour s’établir à 49,17 dollars le baril contre 42,61 dollars en novembre dernier. Il s’agit de sa valeur mensuelle la «plus élevée» depuis février 2020, a fait savoir le document de l’Opep. Il ne faut, cependant pas crier victoire, puisque s’il a effacé une partie des pertes occasionnées, il reste encore bas en comparaison avec 2019. En effet, l’ORB a chuté de 22,57 dollars, ou 25,2%, passant de 64,04 dollars le baril en 2019 à une moyenne de 41,47 dollars / baril en 2020, «la moyenne annuelle la plus basse depuis 2016», selon les données de l’Organisation.
Anissa Mesdouf