Alors que la loi relative au régime électoral impose dés aujourd’hui le silence aux candidats, les citoyens des zones enclavées commenceront à voter le même jour. C’est ainsi que plusieurs caravane ont pris, hier, le chemin en direction des ensembles de populations isolées et nomades.
A partir d’aujourd’hui, l’Algérie est entrée dans une nouvelle phase du processus électoral. Aucune formation politique, aucune liste de candidature partisane et indépendante, n’ont le droit de s’exprimer sur le sujet du scrutin du 12 juin prochain. La loi impose le silence électoral à tous les acteurs politiques qui disposaient de 3 semaines pour proposer leurs programmes électoraux aux électeurs. La loi organique no 16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral est on ne peut plus claire sur le sujet. Son article 173 stipule que «Sauf le cas prévu à l’article 103 (alinéa 3) de la Constitution, la campagne électorale est déclarée ouverte, 25 jours avant la date du scrutin. Elle s’achève 3 jours avant la date du scrutin». Le clap de fin de la campagne est assujettit d’une obligation de silence médiatique de la part des concurrents à la députation. Une obligation citée dans l’article 174. Lequel prévoit que «Nul ne peut, par quelque moyen et sous quelle que forme que ce soit, faire campagne, en dehors de la période prévue à l’article 173 de la présente loi organique». Plus explicite et allant jusqu’au détail, l’article 181 de la même loi précise que, «la publication et la diffusion de sondages portant sur les intentions de vote des électeurs et les côtes de popularité des candidats, moins de soixante-douze (72) heures à l’échelle nationale, et 5 jours pour la communauté nationale établie à l’étranger, avant la date du scrutin, sont interdites». On ne peut donc pas être plus clair. Cela suppose une période de forte baisse de la pression qu’avait exercé les candidats sur l’opinion tout le temps qu’a duré la campagne électorale.
Mais le silence électoral ne constitue pas la seule spécificité de cette nouvelle phase du processus politique. Les opérations de vote débuteront aujourd’hui dans les zones enclavées qui nécessitent l’usage de bureaux itinérants. C’est ainsi que plusieurs caravane ont pris, hier, le chemin en direction des ensembles de populations isolées et nomades. Six bureaux itinérants ont été mobilisés dans la wilaya d’Ouargla vers la daïra frontalière d’El-Borma (420 km au Sud d’Est du chef lieu de wilaya), pour permettre aux populations de cette région d’accomplir dès demain leur devoir civique.
Les six bureaux itinérants, où les opérations de vote sont réglementairement avancées de 72 heures de la date du scrutin, totalisent un électorat de 10.969 inscrits. Dans la wilaya de Tamanrasset, ce sont deux bureaux de vote qui ont le «statut» d’itinérant.
Situé dans la région de Tazrouk, à 300 km à l’est de Tamanrasset, le bureau de vote est destiné à permettre à 2.871 électeurs des zones éparses et enclavées de cette commune d’accomplir leur devoir électoral. La caravane, regroupant quatre véhicules et disposant de tous les moyens humains et équipements nécessaires, devra parcourir une distance globale de 1.470 km pour être au rendez-vous avec les électeurs dans la zone de Tigherine avant de rallier celles d’Antouklane et Tamkendout. Une autre caravane composée de sept bureaux de vote itinérants devra prendre le départ mardi après-midi devant le siège de l’ANIE de la commune de Tamanrasset pour rallier les zones éparses d’Amsel, Tagherira, Assekrem, Dekghali et Tahifet, et permettre à leurs électeurs de voter. La wilaya de Tamanrasset compte 29 itinérants.
Dans le même contexte, la caravane du premier bureau itinérant de la wilaya de Tindouf a pris le départ, hier également, vers la région de Chenachène, à 600 km du chef-lieu de wilaya. Le premier bureau itinérant de la wilaya de Tindouf compte sur ses listes un électorat de 1.822 inscrits. Les autres bureaux itinérants, trois dans la commune de Tindouf et six dans celle d’Oum-Laâssel, s’ébranleront mardi vers d’autres zones enclavées et éparses de ces deux collectivités, a ajouté la source. Au total, la wilaya compte dix bureaux itinérants.
Nadera Belkacemi