Les acquis et les incertitudes d’une rentrée
C’est aujourd’hui que les parlementaires font leur rentrée. Ce n’est forcément pas un événement pour le citoyen moyen, mais ça annonce tout de même une reprise de l’activité politique et la prochaine échéance électorale pour le mois de novembre, où le citoyen sera immanquablement sollicité par la classe politique. Il en sera même la pièce maîtresse et la jauge de l’état de la politique en Algérie. En attendant, les Algériens qui ont passé un été très peu ordinaire, voire même extraordinaire, où ils étaient confrontés à d’incessantes coupures d’eau, à des feux de forêt d’une gravité exceptionnelle et à la résurgence de la pandémie, via le variant Delta du coronavirus. Ainsi, après cet été plutôt stressant où les plages de repos étaient assez rares, faut-il le souligner, les Algériens se préparent à retourner à leur quotidien avec les embouteillages, le stress et, espérons-le, au retour des pluies automnales qui, habituellement se traduisent par des orages causant de gros dégâts dans pas mal de localité dans le pays.
Cela ne veut pas dire que la vie des Algériens est en passe de se normaliser. Et pour cause, la récente conférence ministérielle des pays voisins de la Libye qui s’est tenue à Alger, vient rappeler qu’au plan régional, la menace persiste. Et elle n’est pas climatique ou environnementale, elle est sécuritaire, avec tous les mercenaires qui circulent librement en Libye. Cela sans jamais oublier le risque stratégique que fait peser le Maroc sur la sécurité du pays.
Tous ces facteurs amènent les commentateurs de la scène sécuritaire régionale à avancer les théories les plus catastrophiques pour le Sahel en général. Il faut se rendre à l’évidence que l’instabilité qui caractérise des pays comme le Mali et la Libye et la reprise des hostilités armée entre le front Polisario et l’armée marocaine installe un climat d’instabilité permanent, dont l’Algérie ne peut indéfiniment se soustraire.
Il reste que le maintien à un très haut niveau d’efficacité de la sécurité à l’intérieur du pays, malgré une situation explosive dans la région, constitue une démonstration de la justesse de vue des autorités du pays quant à la gestion du volet sécuritaire. Il est donc clairement établi que la stratégie de lutte antiterroriste est une réussite quasi-totale. Mais cette sécurité n’est pas éternelle. Il faut la défendre à chaque instant. C’est là le rôle de la société. Il faut que chaque algérien puisse mesurer l’importance de cet acquis et travaille à le préserver quelles qu’en soient les conditions sociales et politiques dans le pays.
Par Nabil G