Les failles et les carences du système de gestion
Un communiqué de la SEOR, société de l’eau et de l’assainissement d’Oran, publié lundi dernier, annonçait aux Oranais de nouvelles perturbations dans l’approvisionnement en eau potable en raison d’un arrêt de l’usine de dessalement d’El Mactaa pour des «travaux de maintenance programmés» à partir de mercredi dernier. Les perturbations et surtout les coupures, qui ont eu lieu au niveau de certains quartiers et cités de la zone est de la ville, notamment au pôle urbain de Belgaid, bien plus longues et plus fréquentes qu’on le croit, allaient forcément provoquer la colère et le désarroi des habitants qui dénoncent «les promesses et les discours mensongers des gestionnaires concernées».
Il est vrai que depuis quelque temps, la situation en matière de distribution de l’eau potable ne cesse de se détériorer. Cela n’a pas manqué d’irriter le wali d’Oran qui a exigé le report de l’arrêt programmé de la station de dessalement El Mactaa, prévu mercredi dernier. Une décision applaudie par les habitants concernés par les coupures d’eau prolongées mais qui met en relief, s’il le fallait, la gestion et la programmation aléatoire des flux d’alimentation en eau potable à partir des sources disponibles.
Il est évident que le déficit en ressources hydriques peut en partie se justifier par la sécheresse climatique. Mais s’agissant d’une grande usine de dessalement d’eau de mer, on ne peut que s’interroger sur les conditions de maintenance et de fonctionnement des installations trop souvent déclarées «en panne» pour diverses raisons techniques. Moins d’une semaine avant le récent communiqué de la SEOR, la station de dessalement avait connu une énième panne liée à un problème d’électricité, entraînant une perturbation de l’alimentation en eau potable pendant 5 jours.
Pourquoi les gestionnaires concernés ont-ils voulu aussitôt après «programmer» un nouvel arrêt de l’usine pour des travaux de maintenance des équipements ? Surtout quand on sait que les opérations d’entretien et la maintenance de ce genre d’équipements se déroulent au quotidien et ne nécessitent pas forcément un arrêt total de la station.
Une situation devenue trop fréquente depuis ces trois ou quatre dernières années. Fatalement, la porte reste ouverte aux spéculations et aux rumeurs, des plus absurdes… aux plus crédibles. De l’eau potable au logement, en passant par les bidonvilles, le vieux bâti, les écoles, le transport public, l’environnement, ou la maintenance du cadre urbain, les failles et les carences du système de gestion demeurent encore bien visibles et ne cessent de pénaliser la ville et ses habitants. Jusqu’à quand ?
Par S.Benali