Oran Aujourd'hui

Les failles et les carences du système d’enseignement

Quelques jours après la rentrée scolaire, les avis et commentaires sur les réseaux sociaux n’ont pas cessé de dénoncer les failles et les insuffisances constatée ici et là dans la plupart des communes de la wilaya d’Oran. Contrairement à certains discours élogieux faisant état, comme chaque année, d’un succès incontestable enregistré pour la rentrée scolaire, bon nombre de parents d’élèves à Oran, pointent du doigt le fléau irréductible de la surcharge scolaire , notamment dans les nouvelles cités et pôles d’habitat ayant connus une hausse exponentielle du nombre d’habitant. A l’image du nouveau pôle urbain Ahmed Zabana qui prend toutes les allures d’une immense cité dortoir injectée sur le territoire de la commune de Misserghine dans la précipitation et l’improvisation propre au vieux système archaïque de gestion des territoires. L’absence totale de structures d’accompagnements, écoles, lycées, commissariat de police, bureau de poste, lignes de transport urbain, centre culturel ou aires de loisirs, ne pouvait que générer l’élan de régression et de clochardisation dans tous les domaines de fonctionnement du cadre de vie collectif. Et la rentrée scolaire 2022/2023 a mis encore une fois en relief les déficits, les carences et les grands dysfonctionnements dans la gestion locale prévisionnelle de la carte scolaire, si toutefois elle existe. Et le manque d’écoles, de CEM et de lycées s’ajoute douloureusement aux problèmes de mobilité et de sécurité des élèves scolarisés et même des parents d’élèves qui ne sont pas à l’abri d’éventuelles agressions. En l’absence, jusqu’à présent, de toute structure hospitalière de proximité, les résidents de ce pôle urbain qui frôle déjà les 35 000 habitants ne cachent pas leur crainte et leur désarroi de devoir vivre dans un désert médical oppressant. Et ici, bien plus qu’ailleurs, même des familles parmi les plus modestes recherchent désespérément les moyens d’offrir à leurs enfants des cours particuliers de soutien scolaire qui connaissent cette année une incroyable recrudescence. La demande en matière de cours privés de soutien scolaire par des enseignants n’a cessé de progresser d’année en année, notamment pour les élèves des classes de terminales. Ce qui a évidemment entraîné une flambée des tarifs proposés par les écoles privées et les enseignants les plus «réputés» pour ces prestations dans les matières dites essentielles. Selon des sources crédibles, les revenus de certains professeurs peuvent atteindre jusqu’à 40 millions de cts par mois. Loin d’être considéré comme une «activité professionnelle illicite», les cours de soutien semblent au contraire installés en business florissant, palliatif aux carences et insuffisances du système d’enseignement. Vivement le changement.
Par S.Benali

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