Oran Aujourd'hui

Les fléaux de l’anarchie et de la clochardisation urbaine

Les nombreux marchés couverts qui ont été aménagés dans le cadre du fameux plan de lutte contre l’informel restent encore désertés par les marchands. Beaucoup parmi ces derniers préfèrent squatter les trottoirs et les espaces publics. Une situation ubuesque qui a fait couler beaucoup d’encre, et qui s’inscrit aujourd’hui dans une triste banalité, bien ancrée dans les comportements et le fonctionnement urbain d’une ville en panne de cohésion et d’harmonie dans presque tous les secteurs d’activités. Et à défaut de trouver remède aux sources du fléau et d’éradiquer le mal à sa racine, les pouvoirs publics voulant remédier à la situation continuent vainement à faire appel à tous les intervenants au niveau des marchés informels, les priant de «respecter la loi et les règlements», et pour ceux qui bénéficient déjà d’un box au niveau d’un marché couvert, de regagner leur emplacement. La direction du commerce de la wilaya d’Oran, en collaboration avec les services communaux, viennent de lancer dans ce cadre une nouvelle campagne de contrôle et de sensibilisation visant à relancer l’activité commerciale au niveau des marchés de détail fermés ou non exploités. Mais en toute objectivité, comment croire que ce genre de campagne épisodique permettra un jour de résoudre cette situation, qui dure depuis des années, malgré les efforts et les initiatives engagées par tous les responsables et gestionnaires locaux successifs. Afin d’éradiquer l’occupation illicite de l’espace public, on se souvient qu’un grand plan d’organisation des marchés et de lutte contre l’informel a été lancé en 2010, depuis déjà plus de dix ans. Dans ce cadre, la wilaya d’Oran avait bénéficié de la réalisation d’une trentaine de marchés de proximité, dits marchés parisiens, implantés dans différents quartiers. Et en même temps, pas moins de 25 anciens marchés couverts ont été réaménagés et réhabilités à grand frais, afin d’offrir aux marchands et aux usagers de bonnes conditions d’accueil, de confort et de sécurité. Mais rien de tout cela n’a eu l’écho escompté. A ce jour, une bonne vingtaine de ces marchés réaménagés restent vides, boudés et désertés par les marchands fuyant les charges de location et d’entretien et préférant le commerce informel, devenu juteux et florissant. On peut dès lors se demander pourquoi toutes les mesures et les dispositifs mises en place pour inciter les opérateurs informels à revenir dans la sphère légale sont restées à ce jour sans effet visible à travers le cadre urbain. C’est en réalité tout un problème d’éducation civique et de culture citoyenne qui doit être pris en charge pour éviter la progression des fléaux de l’anarchie et de la clochardisation.
Par S.Benali

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